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La publication des chiffres du chômage, un enjeu de taille pour François Hollande

François Hollande peut tabler sur une baisse du chômage consécutive de deux mois pour espérer tenir sa promesse de 2012.

François Hollande peut tabler sur une baisse du chômage consécutive de deux mois pour espérer tenir sa promesse de 2012. - Alain Jocard - AFP

Les chiffres du chômage de Pôle emploi du mois de septembre seront publiés ce mardi. Après une hausse au mois d'août, ces nouveaux chiffres pourraient finir de sceller le sort de François Hollande qui a toujours fait de l'inversion de la courbe du chômage une condition à sa candidature en 2017.

Ira-t-il? Depuis plusieurs semaines, la candidature de François Hollande à sa réélection semble de plus en plus s'écarter. Après la sortie du livre sur ses "confidences" mettant encore un peu plus à mal sa cote de popularité, et suscitant les doutes au sein de son propre camp, un nouvel obstacle pourrait se présenter à lui ce mardi: la publication, à 18 heures par Pôle emploi, des chiffres du chômage pour le mois de septembre pourrait mettre un terme final à cette question. Et sceller le sort du chef de l'Etat.

"Mon devoir, avec le gouvernement de Manuel Valls, est d'avancer et d'agir sans relâche pour les Français et notamment pour faire baisser le chômage", expliquait-il lundi 17 octobre dans une interview aux journaux du groupe Ebra.

Hausse du chômage en août

Jusqu'alors le président de la République a toujours conditionné sa candidature à la présidentielle de 2017 à l'inversion de la courbe du chômage. François Hollande, qui doit se prononcer début décembre, scrutera certainement cet avant-dernier exercice avant sa prise de décision. "Même si la politique économique du gouvernement commence à porter ses fruits, le mouvement n'est pas assez fort pour parler de ce qu'on peut appeler une inversion de la courbe", rappelle dans Le Parisien Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, assurant que François Hollande "aurait mieux fait de parler d'amélioration du chômage".

Au mois d'août, François Hollande a subi une douche froide: après quelques mois d'embellies, le chômage est reparti à la hausse avec 50.200 demandeurs d'emploi sans activité en plus portant à 3,56 millions le nombre de chômeurs en métropole. Du jamais vu depuis janvier 2013, qui serait, pour le gouvernement, une conséquence des attentats de Nice qui ont affecté le secteur du tourisme. Pour autant, le chômage reste à la baisse en France depuis le début de l'année avec - 23.700 personnes sans activité et - 10.900 sur un an.

Hollande peut tenir sa promesse

"Ce qui ne fait pas de doute c’est qu’il y a une stabilisation du chômage, il y a l’amorce d’un mouvement de réduction, analyse Thierry Arnaud, chef du service politique de BFMTV.

Est-ce que ce sera suffisant pour convaincre les Français que François Hollande a réalisé sa promesse? Sans doute pas." Assurant qu'"il y aura à la fin de l’année quelques 600.000 chômeurs de plus que depuis l’arrivée de François Hollande à l’Elysée", Thierry Arnaud estime que le président pourra prétendre avoir tenu sa promesse s'il se base sur un recul sur deux mois des chiffres de Pôle Emploi.

"A ce stade, le président est très déterminé à être candidat", rapporte un proche du chef de l'Etat au Parisien. Une attitude loin d'être saluée par son entourage. La semaine dernière, Manuel Valls s'est emporté face à François Hollande jugeant le livre Un président ne devrait pas dire ça... de "catastrophe", de "suicide politique". Fidèle parmi les fidèles, dimanche c'est Ségolène Royal qui a émis des doutes sur la candidature de François Hollande.

"Si c'était gagnable, on ne viendrait pas me chercher", attaque la ministre de l'Ecologie dans le JDD. "Pas de bol", une nouvelle fois pour le président de la République.

Justine Chevalier