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"Le grand remplacement c'est pas nous": la sortie de Pécresse fait grincer des dents à droite

Valérie Pécresse le 13 février au Zénith de Paris

Valérie Pécresse le 13 février au Zénith de Paris - Alain JOCARD / AFP

En conseil stratégique ce lundi matin, Jean-François Copé et Xavier Bertrand ont demandé des comptes à la candidate LR, au lendemain de son meeting au Zénith de Paris.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la sortie reste en travers de la gorge de certains. En meeting au Zénith de Paris dimanche, Valérie Pécresse a employé l'expression complotiste du "grand remplacement", couramment utilisée à l'extrême droite notamment par Éric Zemmour.

"Pas de fatalité, ni au grand déclassement ni au grand remplacement", a déclaré la candidate des Républicains (LR) au cours du meeting, qui était attendu comme une séquence où la candidate révélerait une facette plus intime de sa personnalité et au cours duquel elle a droitisé son discours, apparaissant peu à l'aise avec l'exercice.

"On doit montrer des différences avec les extrêmes"

Si Éric Ciotti, chantre d'une ligne droitière, a assuré le service après-vente des déclarations de sa candidate sur BFMTV-RMC ce lundi matin, expliquant "adhérer totalement sur le fond" du discours qui a été porté dimanche, ce n'est pas le cas de tous les ténors de la droite.

En conseil stratégique de campagne ce lundi, selon nos informations, Jean-François Copé, désigné conseiller spécial à la politique de la Ville dans l'organigramme de campagne, a demandé des comptes.

"C'est la question de la ligne, le grand remplacement, c'est pas possible, si on veut être une droite décomplexée, on doit montrer des différences avec les extrêmes", a cinglé le maire de Meaux.

Bertrand veut "retrouver la Valérie Pécresse du congrès"

Écho similaire chez Xavier Bertrand, candidat malheureux au congrès LR face à Valérie Pécresse.

"On va pas passer un siècle sur la forme", a évacué le président de la région Hauts-de-France. "Par contre, sur le fond il faut qu'on clarifie sur le grand remplacement, le grand remplacement c'est pas nous", a-t-il fait valoir. "Moi, je veux retrouver la Valérie Pécresse du congrès, pas une candidate de synthèse, c'est ta ligne que tu dois imposer", a notamment lancé Xavier Bertrand à la candidate.

Une exhortation qui s'est heurtée à un grand silence, selon les informations de BFMTV. "Valérie doit être une candidate de conviction, pas de synthèse", a également défendu Xavier Bertrand.

"Je pense qu'il va y avoir une clarification sur le grand remplacement", espère auprès de BFMTV un soutien de la candidate LR.

Pécresse se justifie

Sur RTL ce lundi matin, Valérie Pécresse s'est défendue: "La phrase est 'je ne me résigne ni au grand déclassement ni au grand remplacement', ça veut dire que je ne me résigne pas justement aux théories d'Éric Zemmour et aux théories de l'extrême droite, parce que je sais qu'une autre voie est possible", a-t-elle fait valoir, fustigeant les "mémoires de bigorneau" de ceux qui lui feraient "dire le contraire". "C'est une phrase que j'ai prononcé dix fois dans la primaire", a-t-elle assuré.

Dimanche, alors que le meeting de Valérie Pécresse était en cours, la candidate a reçu des critiques notamment sur la forme de la part de soutiens de premier plan, assis dans les premiers rangs de la salle. "Mais qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce qui se passe?" s'est ainsi interrogée à voix haute Nadine Morano. "Accélère Valérie, accélère", a aussi lancé le centriste Hervé Morin. "C'était un naufrage", a égratigné un cadre du parti auprès de BFMTV.

Benjamin Duhamel avec C.M.