Corbière défend son statut d'auto-entrepreneur durant la campagne et dénonce une "polémique absurde"

Alexis Corbière est au coeur d'une controverse pour avoir exercé le porte-parolat de la campagne de Jean-Luc Mélenchon en tant qu'auto-entrepreneur, un statut que les Insoumis réprouvent. Invité par notre journaliste Ruth Elkrief ce mardi soir, il a retracé: "J’ai été rémunéré pendant la campagne électorale, du 1er octobre au 21 avril. Je ne suis plus prof, je me mets en disponibilité, car je n’ai pas d’emploi fictif, moi qui aide à mener campagne donc je suis pris en charge par la campagne."
Il est ensuite passé à l'offensive, épinglant les revenus perçus au même moment et pour la même tâche par Benjamin Griveaux, porte-parole d'Emmanuel Macron en vue du scrutin:
"Les médias écrivent que le contribuable a payé pour mes prestations à la télévision alors que c’est le cas de tous les porte-parole des candidats, notamment monsieur Benjamin Griveaux, porte-parole de monsieur Macron, il a touché 6.000 euros, moi seulement 3.000 euros. Je suis bête, hein ? (...) Il a beaucoup de talent mais peut-être qu’il ne vaut pas deux fois plus au niveau financier que moi." Il a poursuivi: "Laurence Haïm, co-porte-parole auprès de Benjamin Griveaux, a touché elle aussi 6.000 euros, le double de moi."
"Le paradoxe, il est où?"
Il a enfoncé le clou:
"Benjamin Griveaux me répond : ‘Oui, les Insoumis, ils critiquent le statut d’auto-entrepreneur et ils ne se l’appliquent pas à eux-mêmes’. Mais j’ai envie de lui répondre que lui défend le statut d’auto-entrepreneur mais quand lui est porte-parole, il veut la sécurité du boulot et ses 6.000 euros. Il est pour la modération des salaires mais quand c’est son cas, c’est 6.000 euros par mois. Le paradoxe, il est où ?"
"On ne peut pas reprendre des propos de bistrot"
Alexis Corbière a défendu le fait d'avoir opté, dans sa situation de l'époque, pour le statut d'auto-entrepreneur: "J’étais auto-entrepreneur parce que notre campagne était d’une grande précarité, on n’a pas eu l’argent avant le mois de mars, jusqu’au 18 mars on n’a pas les 500 signatures." Ironiquement, il a relevé d'autres entorses aux valeurs de la France insoumise durant la campagne électorale: "Vous voulez un scoop ? Là où on n’a pas respecté nos convictions, c’est qu’on a travaillé la nuit, et le dimanche. Pourtant, je suis contre le travail de nuit et du dimanche. Cette polémique est absurde."
Lundi matin, un billet de l'humoriste Charline Vanhoenacker, sur France Inter, à ce propos l'avait mis hors de lui: "Charline Vanhoenacker a dit dans un billet que je n’aurais pas payé de cotisations alors que j’ai payé ma part d’Urssaf là-dessus, j’ai dit qu’elle ne pouvait pas le dire. On ne peut pas reprendre des propos de bistrot."