Connaissez-vous votre budget santé ?

8 Français sur 10 se disent incapables d’évaluer le montant de leurs dépenses annuelles de santé. C’est le résultat d'une étude réalisée par le Groupe PHR (Groupement des pharmaciens d’officine) et l’Ifop révélée en exclusivité sur RMC.
80% des Français ne connaissent pas le montant de leurs dépenses de santé. Un quart des Français estime même que notre système contribue à déresponsabiliser les patients. Et 20% estiment que les informations concernant le gaspillage des médicaments en France sont insuffisantes.
A l’heure où l’on cherche à faire des économies, ce sondage pose une nouvelle fois la question de la pertinence de notre système de santé et de ses possibles effets pervers. Parmi les effets pervers du système, le non échange d’argent entre patients et professionnels de santé. Les remboursements par la sécurité sociale ou la mutuelle sont informatisés. On échange peu ou plus d’argent. Résultat : les Français ne connaissent pas le prix des médicaments.
« Des patients étonnés que les médicaments ne soient pas gratuits »
« Le système déresponsabilise les personnes. Ils arrivent, ils prennent les médicaments et ne payent pas. Donc quand il y a une petite somme à régler, ils ne sont pas d’accord et on a eu pas mal de problème avec ça. Ils sont étonnés que les médicaments ne soient pas gratuits. Ils disent le mot gratuit et ça c’est étonnant », constate Aurélie Kouento, pharmacienne dans le centre de Paris. Les seuls patients qui connaissent le véritable prix des médicaments qu’ils se procurent sont ceux qui les payent à l’image de Mélodie, étudiante qui n’a pas de mutuelle. « Quand je vais à la pharmacie, je sais combien j’ai payé car il y a marqué combien est pris en charge par la sécurité sociale et combien je dois payer. Le médecin, il aime bien mettre plein de médicaments, mais quand je vais à la pharmacie, je ne demande qu’une seule boite ».
« Un système de santé sous conditions de ressources »
« On pourrait envisager de demander un effort supplémentaire aux riches », avance Claude Le Pen, économiste spécialiste de la Santé qui imagine ce moyen pour faire baisser les dépenses de la sécurité sociale sans que cela empêche les plus pauvres de se soigner correctement. « On rentrerait alors dans un système de santé sous conditions de ressources. Ça pourrait être éthiquement et socialement plus juste mais ça heurterait le mythe égalitariste français selon lequel sur les prestations de santé on ne peut pas faire de différence entre le riche et le pauvre. Dans notre idéologie, le malade est un malade, il n’est ni riche ni pauvre ».
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