Centrafrique: tous les groupes parlementaires veulent poursuivre l'intervention

Au-delà de quatre mois d'opérations extérieures, la consultation des élus est indispensable pour le gouvernement. Jean-Marc Ayrault s'exprimera devant les députés à 16h30.
"La grande majorité des députés et sénateurs communistes et Front de gauche voteront pour. Retirer les soldats français aujourd'hui serait catastrophique pour la population", a déclaré à la presse le chef de file du Front de gauche à l'Assemblée André Chassaigne.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, défendra le bilan de l'opération vers 16h30 à l'Assemblée nationale et son intervention sera lue au Sénat par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. La consultation du Parlement est prévue par la Constitution pour les opérations extérieures qui se prolongent au-delà de quatre mois.
Des critiques chez les politiques
La mort accidentelle dimanche d'un troisième soldat français en RCA est venue rappeler les difficultés auxquelles sont exposés les quelque 2.000 militaires déployés dans le pays. Début décembre, le président François Hollande avait prédit une opération "rapide". Mais de l'avis même du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, "ça sera plus long que prévu".Plusieurs députés qui se sont rendus la semaine dernière à Bangui pointent des "erreurs d'appréciation" dans la préparation de l'opération et une "sous-estimation" du degrés de violence. Interrogations également sur le nombre de soldats français déployés, jugé globalement insuffisant, et le montant de la facture, dont la France doit pour l'instant s'acquitter seule.
Mais alors que la majorité paraît faire corps, les élus UMP reprochent à l'exécutif d'avoir engagé la France dans une affaire "à haut risque" sans en mesurer les conséquences. Un vote contre serait cependant "déraisonnable", tempère malgré tout un député de l'opposition.
Pas de casques bleus avant l'été
Au plus haut niveau, les militaires réclament la poursuite de l'opération pour consolider les progrès accomplis pour sécuriser le pays car, si le niveau de violence a baissé à Bangui, le cycle des représailles entre chrétiens et musulmans a provoqué la fuite de dizaines de milliers de musulmans vers le nord et l'explosion de la criminalité par groupes armés.Selon le commandant de Sangaris, le général Francesco Soriano, l'intervention française devrait se poursuivre, "jusqu'à ce que l'opération de maintien de paix [de l'ONU] prenne le relai".
Une opération sous casque bleu des Nations Unies qui, selon les spécialistes, ne devraient pas se mettre en place au moins avant l'été. La présidente centrafricaine, Catherine Samba Panza, plaide pour sa part pour le maintien de Sangaris jusqu'aux élection en RCA prévues début 2015.
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