Cazeneuve: "Le nombre de morts sur la route en hausse de 5% en 2014"

Bernard Cazeneuve est l'invité de BFMTV et RMC lundi. Il est revenu sur le blocage gigantesque d'automobilistes samedi dans les Alpes, et sur les mauvais chiffres de la sécurité routière.
#Sécurité routière: "Il faut réprimer encore plus les conduites à risques"
"Les chiffres ne sont pas bons", reconnaît le ministre. "En novembre, il y a eu une augmentation du nombre de morts de 7%, ce qui ramène à une hausse de 5% de victimes sur l'ensemble de l'année 2014." Pour remédier à ce phénomène, le ministre envisage un panel de mesures, qui seront annoncées officiellement en janvier. "Il faut d'abord que les conduites en état d'addiction (alcool et drogue, ndlr) ou les sms au volant soient encore plus combattus et sanctionnés. Nous devons être plus sévères, et les contrôles doivent être plus systématiques, notamment avec la mise en place de tests salivaires en 2015."
"Si les règles ne sont pas respectées après des mois de prévention, il faut sanctionner." Le ministre veut également travailler sur le port de la ceinture. "20% des accidents mortels résultent du fait que la ceinture n'était pas mise", regrette Bernard Cazeneuve.
#Automobilistes bloqués: "Nous avons su réagir très vite"
Près de 15.000 voitures ont été bloquées samedi par la neige et les pluies verglaçantes dans les Alpes sur les routes. Les préfectures auraient-elles pu mieux évaluer la situation? "Pas du tout. Ce phénomène météorologique ne pouvait pas nécessairement être anticipé. En revanche, l'ensemble du dispositif entre les mains de l'Etat a permis que les choses se passent le moins mal possible. Nous avons pu mobiliser des hébergement d'urgence et réagir très vite", a rappelé le ministre, qui a salué le travail des secours.
L'une des raisons de ce blocage est notamment dû à l'imprudence d'automobilistes partis sans pneus neige. Faut-il rendre obligatoire cet équipement dans certaines régions? "Avant de prendre des mesures qui peuvent apparaître comme punitives et coercitives, il faut analyser la réglementation actuelle, pour voir comment inciter les automobilistes à mieux s'équiper lorsqu'ils partent sur des axes de montagne", estime Bernard Cazeneuve.
#Migrants à Calais: "Pas question de mourir de froid en France"
Un centre provisoire d'hébergement pour migrants a été ouvert à Calais. "Il n'est pas question qu'en France, on puisse mourir de faim, de froid ou de maladie. Il y a dans cette ville des hommes, des femmes, des enfants, qui viennent de pays où les persécutions sont systématiques, abjectes et barbares. Ils viennent d'Erythrée, de Syrie, et se retrouvent entre les mains de filières organisées du crime. Ils relèvent du droit d'asile en France", rappelle Bernard Cazeneuve. Objectif premier du ministre: "démanteler ces filières, pour que ces organisations de la traite des êtres humains disparaissent en France." Hormis ceux qui relèvent du droit d'asile, le ministre entend cependant continuer à renvoyer les migrants en situation irrégulière. "Il faut le faire pour être en mesure d'accueillir tous ceux qui relèvent du droit d'asile en France."
#Jihad en Syrie: "Un peu plus d'un millier de Français concernés"
Le ministre a indiqué qu'"un peu plus d'un millier de Français sont concernés" par le phénomène de jihad en Syrie. "Environ 380 sont sur le théâtre des opérations terroristes, en Irak ou en Syrie, 200 en sont revenus, 185 sont en chemin pour y aller, et 200 ont exprimé le souhait d'y aller." Le plan anti-jihad fonctionne-t-il? "Oui", assure le ministre, qui rappelle notamment les "interdictions de sortie du territoire" qui ont empêché certains départs. Quant à la déchéance de la nationalité française prônée par le Front national, Bernard Cazeneuve insiste: "On ne peut pas faire d'apatride."
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