Buisson: Sarkozy "sera mort politiquement avant de l'être judiciairement"

CAFE POLITIQUE - L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, exclu de son cercle rapproché pour l'avoir enregistré à son insu, critique son retour et estime que "la mayonnaise ne prend pas".

Patrick Buisson a retrouvé sa liberté de parole. Dans L'Obs paru jeudi, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy estime qu'il "sera mort politiquement avant de l'être judiciairement".

Proscrit pour "trahison" pour avoir enregistré à son insu l'ancien président durant son mandat, l'ancien directeur de Minute juge très sévèrement la campagne de Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de l'UMP avant de se lancer à la reconquête de l'Elysée.

"Nicolas Sarkozy est seul"

"La mayonnaise ne prend pas. Il est seul. Y'a plus de jus. Plus rien", dit-il. "Les choses sont maintenant claires: il sera mort politiquement avant de l'être judiciairement", ajoute-t-il, en référence aux dossiers judiciaires où le nom de l'ancien président est cité.

Patrick Buisson critique notamment la posture "rassembleuse" adoptée par Nicolas Sarkozy pour son retour en politique, le 19 septembre, mais atténuée depuis par une résurgence des thèmes de sa campagne "droitière" de 2012.

"Hollande et Sarkozy vont couler tous les deux"

"On ne l'attend pas dans le rôle du rempart contre le FN avec un discours centriste.

Le centre, ce n'est pas son genre de beauté, ça ne marchera pas", commente-t-il. "Hollande et Sarkozy vont couler tous les deux, car ils font système", prédit-il.

La découverte des écoutes secrètes menées par Patrick Buisson avait déclenché la colère de Nicolas Sarkozy.

"Son problème, c'est Carla"

L'ancien Président et Carla Bruni ont d'ailleurs obtenu le retrait des enregistrements devant la justice, en mars dernier. Patrick Buisson avait aussi été condamné à verser 10.000 euros de dommages et intérêts à chacun des époux.

A la fin du mois de septembre déjà, l'ancien conseiller s'était lâché. "Aujourd'hui le problème de Nicolas Sarkozy, c'est Carla: elle l'éloigne trop du peuple et le pousse à l'hédonisme", avait-il déclaré dans Le Point.

A. K.