Avancée vers un nouveau vote à l'UMP, toujours des divergences

Après un mois de crise et de psychodrames, l'UMP entrevoit le bout du tunnel - -
Un accord s'est esquissé dimanche sur un nouveau vote des militants pour élire le président de l'UMP, principal parti de l'opposition de droite française, mais de fortes divergences persistent sur les modalités et surtout le calendrier. Jean-François Copé, proclamé élu à l'issue du vote du 18 novembre contesté par François Fillon, a proposé lors d'une conversation téléphonique dimanche avec son rival de revoter en septembre 2013 à condition que soit dissous le groupe "filloniste" R-UMP constitué à l'Assemblée, ont rapporté des médias.
Dans un communiqué publié dans la soirée, François Fillon s'est félicité que le principe d'un nouveau vote soit acquis mais a considéré que l'organisation de ce scrutin restait soumise à ses yeux à plusieurs conditions, avec un apparent désaccord sur le calendrier. Il ne mentionne aucune date. « Cette avancée doit désormais être confortée par la mise en place d'un processus définissant les conditions, la méthode et le calendrier d'une nouvelle élection véritablement équitable », écrit-il. « François Fillon se félicite que le principe d'un nouveau vote dans un délai raisonnable soit désormais accepté par Jean-François Copé. La raison a enfin prévalu et ce combat pour sauvegarder l'honneur du mouvement méritait d'être conduit », ajoute-t-il.
Un bureau politique la semaine prochaine
L'ancien Premier ministre propose qu'un bureau politique de l'UMP se réunisse en début de semaine et demande la mise en place dès janvier d'une direction paritaire, ouverte à toutes les sensibilités de l'UMP, et d'un « comité de sages chargé de proposer une réforme des statuts pour assurer un processus électoral irréprochable ». François Fillon précise que la réunification des groupes parlementaires UMP à l'Assemblée nationale ne sera effective que « dès qu'un conseil national aura acté le processus en cours ». La situation est d'autant plus confuse que Bernard Accoyer, ex-président de l'Assemblée nationale qui s'est rallié à François Fillon le 28 octobre, organise mardi à l'Assemblée un vote à bulletins secrets et sans procuration sur le bien-fondé d'un scrutin rapide. Députés, sénateurs et eurodéputés sont invités à s'exprimer. Lors d'un pointage mercredi, 185 parlementaires -115 députés et 70 sénateurs- se disaient prêts à participer à la consultation.
A l'Assemblée, le "R-UMP" compte 73 membres, le groupe UMP historique 121, mais ce dernier est loin de n'être constitué que de "copéistes". Au Sénat, le groupe UMP est de 131 membres en majorité "fillonistes". Le résultat ne fait guère de doute. Jean-François Copé sait déjà qu'une forte proportion de ses collègues vont "mathématiquement" se prononcer en faveur de "l'exigence" de François Fillon contre sa proposition. Dans cette hypothèse, la portée politique et symbolique de la consultation, à laquelle les "copéistes" ne reconnaissent aucune valeur juridique, serait fâcheuse pour Jean-François Copé.
« Les plus beaux enfants se font dans la douleur »
Pour Louis Arnaud, 26 ans et militant à l’UMP, c’est de toute façon une bonne chose que François Fillon et Jean-François Copé se soient mis d’accord même si pour lui, la date du nouveau vote est encore trop loin. « Septembre 2013, c’est dans longtemps. Après, s’ils sont tombés d’accord, c’est bien, c’est réglé, c’est ce qui compte. Les plus beaux enfants se font dans la douleur. Toutes les auditrices de RMC vous le confirmeront. Donc c’est dans la douleur que cela se fait mais l’UMP aura un bel enfant et on va tout gagner ».
« La raison est en train de triompher »
Pour Eric Ciotti, soutien de François Fillon depuis la première heure, c’est évidemment une bonne nouvelle que les deux leaders se soient mis d’accord. C’est même un soulagement qui va permettre à la droite de faire son travail de parti d’opposition. « La raison est en train de triompher, explique le député des Alpes-Maritimes. Le premier parti d’opposition ne peut avoir une présidence contestée. Pour retrouver une légitimité, il fallait revoter. Lorsque nous aurons un accord sur le calendrier, les modalités de vote et les conditions de contrôle, l’UMP retrouvera à l’Assemblée nationale son groupe originel et son unité ».