Alcool au volant : vers une législation plus stricte ?

Aujourd'hui, dans le cas d'un accident de la route mortel, un conducteur en état d'alcoolémie ou sous l'emprise de stupéfiants risque jusqu'à sept ans de prison et 100 000 euros d'amende - -
L’Etat doit réagir « très vite et très fermement » face à l’alcool et la drogue au volant. C’est en substance ce que le syndicat de police Alliance réclame au gouvernement après le drame de la route qui a coûté la vie dimanche à une jeune prostituée nigérienne à Nice. « Face à la multiplication sans précédent d'actes ultra-violents à l'encontre des forces de police et de gendarmerie, il est nécessaire que l'Etat réagisse. Les peines planchées doivent être appliquées face à de tels actes », a indiqué Alliance. Le syndicat demande même un durcissement de la loi sur la conduite en état d'alcoolémie ou sous l'emprise de stupéfiants.
« La surconsommation d’alcool, un acte volontaire aggravant »
« Il va falloir durcir la loi et considérer que la surconsommation d'alcool ou de drogue doit être prise en compte comme un acte volontaire et aggravant », estime Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d'Alliance. Autrement dit, dans le cas d'un accident mortel par exemple, si le conducteur responsable est alcoolisé ou sous l'emprise de drogue, il serait poursuivi et condamné pour homicide volontaire et non plus pour homicide involontaire comme c'est actuellement prévu par la loi ».
« Les criminels de la route réfléchiront à deux fois »
« Les individus qui consomment de la drogue ou de l’alcool n’ont plus peur des lois actuelles, constate Frédéric Lagache secrétaire général adjoint du syndicat de police Alliance. Si on doit aller au-delà, allons au-delà. Peut-être que ces criminels de la route réfléchiront à deux fois. Nous demandons que tout accident corporel avec blessés et/ou des morts doit être considéré comme volontaire dès lors que l’individu a consommé de manière volontaire de l’alcool ou des produits stupéfiants ».
« C’est rétablir la peine de mort »
« C’est pratiquement rétablir la peine de mort, affirme Patrick Leduc président de l'association Automobilistes en colère. Les sanctions sont effectivement suffisantes. Dans les cas les plus graves, les gens passent devant le tribunal et les juges ont la main particulièrement lourde. Il n’y a pas tant de cas mais il y aura toujours des gens qui ont des problèmes, il y aura toujours des accidents de la route donc ce n’est pas la peine d’alourdir les sanctions ».
Accident de la route : que dit la loi ? |||
Aujourd'hui, dans le cas d'un accident de la route mortel, un conducteur en état d'alcoolémie ou sous l'emprise de stupéfiants risque jusqu'à sept ans de prison et 100 000 euros d'amende, voire dix ans de prison et 150 000 euros d'amende s'il cumule une autre circonstance aggravante (défaut de permis, délit de fuite). La requalification en homicide volontaire pourrait alourdir cette peine, jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle (prévue par le code pénal : Article 221-1.
Le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre. Il est puni de trente ans de réclusion criminelle).