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Police-Justice

Toit effondré au Carrefour de Nice: des experts tentent de comprendre

Les pompiers sur place après l'effondrement mercredi d'un pan de toiture d'un magasin Carrefour à Nice

Les pompiers sur place après l'effondrement mercredi d'un pan de toiture d'un magasin Carrefour à Nice - -

Au lendemain de l'effondrement d'un pan de toiture de 200m2 d'un magasin Carrefour, des experts inspectaient jeudi en détail l'immense centre commercial pour détecter des failles.

Un drame évité de justesse. Mercredi, le pan d'un toit de 200m2 d'un magasin Carrefour situé à Nice s'est effondré, ne faisant miraculeusement que deux blessés légers. Dès le lendemain, des experts étaient à pied d'oeuvre pour inspecter en détail l'immense centre commercial.

Ils vont inspecter toute la "casquette" du centre commercial pour voir si l'eau s'y évacue normalement, a indiqué jeudi le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, Jehan-Eric Winckler. Les experts devront aussi déterminer s'il y a des problèmes de stabilité du sol, dus par exemple à une canalisation cassée. La mairie de Nice s'appuiera sur leurs avis pour décider du moment de réouverture du centre commercial, totalement bouclé depuis l'accident.

"On y voit un enfant qui échappe à la mort"

Véronique Olivier, déléguée du personnel CGT du site Carrefour, a fait état jeudi de demandes syndicales répétées de réparations "pour remédier aux infiltrations d'eau qui se sont transformées au fil du temps en véritables fuites" dans la toiture du magasin. Mercredi "ça coulait gros comme le poing, on avait des seaux partout, comme à chaque fois qu'il pleut", a-t-elle indiqué.

La préfecture a indiqué ne pas encore connaître la cause exacte de l'effondrement.

"Aucune victime n'a été trouvée" au cours des recherches et opérations de déblaiement qui se sont déroulés jusqu'à 4h30 du matin, a indiqué jeudi Olivier Riquier, commandant des opérations des sapeurs-pompiers, en jugeant a posteriori "incroyable" que seules deux personnes aient été légèrement blessées.

Les images des vidéos de surveillance seraient éloquentes sur le drame qui a été évité. "On y voit un enfant qui échappe à la mort à quelques secondes près" en s'écartant juste avant la chute d'un pan de toit vers 17h30, souligne Olivier Riquier.

"Le réflexe de survie des familles est assez impressionnant. Vous avez un chariot avec trois personnes qui arrivent et dès que ça s'effondre on les voit se reculer et se mettre à l'abri", décrit Jehan-Eric Winckler.

"La peur de trouver un corps"

Les deux responsables ont néanmoins indiqué avoir encore un infime doute sur une zone de "20 m2" non explorée. "Un pylône couché doit être déblayé et soulevé pour voir si une victime potentielle se trouve en dessous", a-t-il précisé.

"Cela relève du miracle qu'il n'y ait pas de morts", a estimé Patrick Villardry, pompier maître-chien. "Les chiens ne se trompent pas", a-t-il insisté jeudi, en jugeant qu'aucun doute ne subsiste.

Toute la nuit une vingtaine d'ouvriers ont broyé avec précaution la structure en béton avec une pince à démolition.

"On a travaillé avec la boule au ventre de peur de trouver un corps", confiait jeudi matin Eric Taggiasco, à la manoeuvre sur une pelle de 45 tonnes. La direction de son entreprise estime qu'il y a "au moins 400 m3 de gravats à évacuer".

Le toit plat en béton juché sur un immense pylône central abritait le début d'une galerie marchande, propriété du groupe Klépierre, qui sert aussi d'entrée à une grande surface Carrefour. Seule la pharmacie et une partie d'un restaurant de la galerie marchande ont été touchées.

M.G. avec AFP