Attentat de Magnanville: six personnes, dont une policière, interpellées en Ile-de-France
Six personnes ont été interpellées ce lundi matin dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat d'un couple de policiers par un djihadiste dans leur pavillon de Magnanville en juin 2016.
Ces trois femmes et trois hommes ont été interpellées dans les Yvelines par les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire qui cherchent à comprendre pourquoi le meurtrier, Larossi Abballa, a ciblé ce couple de fonctionnaires dans leur pavillon en juin 2016.
Une policière et sa fille interpellées
Ces interpellations, ordonnées par une juge d'instruction antiterroriste, visent une ex-déléguée départementale du syndicat policier Alliance et des membres de son entourage. Parmi eux se trouve la fille de la policière, bien connue pour radicalisation.
Sa mère, également en garde à vue, est quant à elle soupçonnée d'avoir hébergé une femme fichée S, proche de Larossi Abballa. À l'époque, elle avait expliqué à ses collègues qu'elle ne savait pas que cette femme était fichée S mais qu'elle lui avait été présentée par sa fille. L'IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) avait ouvert une enquête. Mais les enquêteurs avaient conclu à l'absence d'infraction et la policière avait été mise hors de cause. Les enquêteurs restent donc très prudents et le rôle exact de la policière dans cette affaire reste à préciser.
Le 13 juin 2016, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant adjoint du commissariat des Mureaux (Yvelines) et sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif d'un commissariat voisin, avaient été assassinés à coups de couteau par Larossi Abballa à leur domicile, sous les yeux de leur fils de 3 ans et demi. Le tueur, tué dans l'assaut des forces de l'ordre, avait revendiqué son acte au nom du groupe État islamique (EI) en direct sur les réseaux sociaux.
Trois autres hommes déjà mis en examen
Deux hommes condamnés en 2013 aux côtés d'Abballa dans une filière afghano-pakistanaise de recrutement au jihad avaient rapidement été mis en examen. Charaf Din Aberouz, 31 ans et Saad Rajraji, 28 ans, sont soupçonnés d'avoir apporté un soutien logistique à Abballa.
Mais l'enquête a connu un rebondissement en décembre dernier, lorsque le petit frère d'Aberouz, Mohamed, 24 ans, a été mis en examen pour "complicité d'assassinats terroristes" après la découverte de son ADN sur les lieux du crime. Pour les enquêteurs, le cadet des frères Aberouz était devenu un "mentor religieux" de son ami d'enfance des Mureaux (Yvelines) et "co-auteur et inspirateur" de son attaque.
Mohamed Aberouz est actuellement en détention provisoire. Les deux autres ont été relâchés sous contrôle judiciaire, les enquêteurs ne retenant pas leur complicité directe dans l'attaque.