Témoignage d'une victime du gang des barbares

Avec le témoignage ce mercredi 20 mai d'une victime du gang des barbares, Mickael Douïeb, agressé 2 semaines avant Ilan Halimi en janvier 2006. - -
Mickael Douïeb, l'une des victimes du gang des barbares, témoigne ce mercredi 20 mai devant la cour d'assises des mineurs de Paris. Un témoignage important car le groupe emmené par Fofana avait tenté d'enlever cet agent immobilier d'une cinquantaine d'années, 2 semaines seulement avant l'enlèvement d'Ilan Halimi, début janvier 2006.
Selon un scénario quasiment identique à celui de l'enlèvement d'Ilan : entraîné par une jeune fille dans un hall d'immeuble d'Arcueil, il est agressé par 4 personnes, qui lui assènent 96 coups de matraques et de barres de fer sur le crâne. Mais ses cris alertent les voisins, qui préviennent la police. Le laissant pour mort, ses agresseurs prennent la fuite. Retrouvé baignant dans une mare de sang, il s'en sort finalement, mais garde des séquelles. Il a depuis, été opéré 7 fois.
« Un témoignage direct sur le mode opératoire de Fofana »
Comme l'explique son avocate Muriel Ouaknine Melki, Mickael Douïeb « éprouve un véritable sentiment de culpabilité d'être en vie aujourd'hui quand il sait que son fils aurait pu être à sa place [ndlr, le gang des barbares projetait au départ d'enlever son fils] et qu'Ilan Halimi n'a pas eu sa chance. Il est l'une des personnes qui a eu un contact physique direct avec monsieur Youssouf Fofana et ses comparses ; il va donc pouvoir amener un témoignage direct sur la violence, les insultes antisémites prononcées au cours de cette agression et sur le mécanisme et le mode opératoire qui sont les mêmes [que pour Ilan Halimi]. »
« La police n'a pas fait ce qu'il fallait pour les arrêter »
Au premier jour du procès Fofana, il y a presque 3 semaines, Mickael Douïeb avait confié son impression face aux accusés assis dans le box : « c'est tous des malfrats de cages d'escaliers et des lâches, tout simplement. C'est du banditisme de très bas niveau. Ils ont profité d'une situation et je suis sûr que demain, ils seraient capables de recommencer. Ils n'ont pas l'air d'avoir des regrets ou de s'apitoyer sur ce qui s'est passé. Je ne comprends pas que la police n'ait pas fait ce qu'il fallait pour les arrêter ; ils les ont considérés de trop haut ; s'ils s'étaient mis à leur niveau, ils les auraient attrapés depuis longtemps, surtout s'ils s'étaient servis des éléments que je leur avais communiqués depuis le départ. »