Procès Merah: "La justice est passée", estime la presse

La presse juge dans son ensemble que le verdict rendu à l'issue du procès d'Abdelkader Merah dit, "sans haine", "le droit, rien que le droit".
La presse estime jeudi que "la justice est passée" avec "la simple application du droit" au lendemain du verdict de la cour d'assises spéciale de Paris qui a condamné Abdelkader Merah pour association de malfaiteurs terroriste, mais l'a acquitté du chef de complicité des sept assassinats perpétrés par son frère Mohamed.
"Il y a jugement et jugement. La justice telle que la souhaiterait la rue n'a souvent rien à voir avec celle qui se joue dans les prétoires. D'un côté, c'est le cœur qui parle. De l'autre la stricte application du droit", résume le Journal de la Haute-Marne.
"La Cour d'assises spéciale a tranché. Chacun pourra lire ce qu'il veut dans cette décision. Mais le verdict impose un constat : la justice est passée", juge dans l'Est Républicain. Pour ce dernier: "La raison l'a emporté sur l'émotion. Les juges ont pleinement joué leur rôle".
"Rendre justice et rendre LA justice ne relèvent pas tout à fait de la même nature. La tâche n'était pas aisée", rappelle La Nouvelle République du Centre-Ouest.
"Ce verdict dit le droit, rien que le droit", assurent de leur côté Les Dernières Nouvelles d'Alsace. "L'opinion est une chose. La justice en est une autre", explique le Midi Libre. "Beaucoup commenté, évidemment clivant, le verdict permet de rappeler des règles essentielles, la sérénité et le temps doivent présider avant tout jugement. La rigueur nécessaire pour condamner sévèrement."
"Sans haine"
"L'histoire retiendra qu'à la fin de l'énoncé du verdict, malgré une tension irrespirable, la salle s'est vidée dans le calme absolu. C'est peut-être à cela, finalement, que l'on détermine la justesse d'une décision judiciaire", note Libération.
Pour le Figaro, "ce verdict illustre les doutes et les interrogations au fil des débats, particulièrement sur les éléments de preuve retenus contre d'Abdelkader Merah pour la complicité d'assassinat".
"Est-ce un avertissement solennel et suffisant à l'adresse de tous les complices d'assassins, actifs, passifs, passés et à venir?", s'interroge la Dépêche du Midi.
"Voici le terrorisme d'intention, l'assassinat par manipulation désormais cernés, définis et châtiés, sans haine ni crainte. L'affichage de cette force calme et déterminée est à l'honneur de l'institution judiciaire et de la République elle-même", conclut La Nouvelle République du Centre Ouest.
La cour d'assises spéciale de Paris a condamné jeudi Abdelkader Merah à 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, mais l'a acquitté du chef de complicité des sept assassinats perpétrés en mars 2012 par son frère Mohamed. Fettah Malki, reconnu coupable d'avoir vendu l'arme et le gilet pare-balles à Mohamed Merah en connaissant sa radicalisation, a écopé de 14 ans de prison, également pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
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