Policier agressé à Tourcoing: le parquet fait appel de la remise en liberté sous contrôle judiciaire strict du suspect majeur

Le parquet de Lille a demandé une nouvelle audience pour déterminer si le jeune suspect majeur, incarcéré provisoirement et remis en liberté suite à l'agression d'un policier de la Brigade anti-criminalité (BAC) à Tourcoing, est bien maintenu sous contrôle judiciaire strict ou si ce dernier retourne en détention provisoire, a appris BFMTV ce jeudi 18 septembre.
Un autre suspect dans cette affaire, mineur, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire strict mercredi.Le parquet n'a pas fait appel pour lui.
Concernant le majeur, une source judiciaire avait précisé auprès de BFMTV qu'il a des obligations multiples et variées, notamment une obligation de pointage, une interdiction de paraître a Tourcoing, ou encore une mesure d'éloignement dans un autre département.
Gérald Darmanin dénonce une "loi obsolète"
La remise en liberté des deux suspect a provoqué l'indignation de la classe politique. À commencer par le ministre démissionnaire de la Justice Gérald Darmanin qui a appelé à une révision de la loi, "obsolète et plus à la hauteur de la violence de la société".
Ce dernier a proposé des "peines minimales de prison ferme effectuées immédiatement avec mandat de dépôt pour tous ceux qui s’en prennent aux policiers, gendarmes, douaniers, policiers municipaux, pompiers, soignants, agents pénitentiaires, élus locaux, greffiers ou magistrats".
De son côté, le ministre de l’Intérieur démissionnaire , Bruno Retailleau, a indiqué avoir "compris l’incompréhension d’un certain nombre de policiers", sur CNews. "Si on veut stopper ces lynchages, ces agressions qui se multiplient vis-à-vis de nos forces de l’ordre, il faut aussi que la justice soit la plus ferme possible", a-t-il ajouté.
"Un abandon scandaleux"
Juste après l'annonce de la remise en liberté des deux hommes, Alliance Police Nationale a dénoncé "un abandon scandaleux", affirmant qu'il y a "des policiers non protégés, sacrifiés et un pays qui laisse la place à la violence comme norme sociétale". Le syndicat a également demandé une audience auprès du Premier ministre Sébastien Lecornu.
Pour rappel, le policier de la BAC avait été agressé par de nombreux jeunes alors qu'il était en intervention jeudi 11 septembre dans le quartier du Pont de Neuville, à Tourcoing, sur fond de vol de trottinette.