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Police-Justice

Paris: six interpellations après des échauffourées devant la faculté de Tolbiac

Des échauffourées ont eu lieu à Tolbiac vendredi soir.

Des échauffourées ont eu lieu à Tolbiac vendredi soir. - BFMTV

Un groupe composé d'une vingtaine de personnes cagoulées a jeté des projectiles et des fumigènes sur le bâtiment et les étudiants qui bloquent le site depuis plusieurs jours.

Six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue après des échauffourées devant la faculté parisienne de Tolbiac déclenchées par des jeunes casqués qui ont lancé des projectiles contre des étudiants occupant ce site, relaie l'AFP ce samedi selon une source policière. 

Ces échauffourées, qui ont duré moins de 15 minutes et n'ont pas fait de blessé, ont eu lieu peu après 23 heures, selon cette source policière et la présidence de l'université de Paris-1 Panthéon Sorbonne. Depuis fin mars, le site de Tolbiac est bloqué par des opposants à la loi sur l'accès à l'enseignement supérieur.

"Entre 20 et 30 personnes anti-blocage se sont présentées devant le centre Tolbiac-Pierre-Mendès-France, avec des bâtons, des battes de base-ball et des fumigènes", a expliqué un responsable de l'université. "Ils ont lancé des bouteilles en verre et des fumigènes dans le centre dont les grilles étaient fermées", a poursuivi cette source. "Beaucoup d'étudiants et d'étudiantes ont été choqués par cette situation".

"Membres de groupuscules d'extrême droite"

"L'université condamne très fermement ces actes de violence venus de l'extérieur et regrette la situation au site Pierre-Mendès-France qui dépasse le cadre d'une mobilisation étudiante classique", a dit la présidence de l'université, qui se dit "très inquiète".

Selon Louis, un étudiant de Tolbiac, qui occupe l'université depuis deux semaines, "ces jeunes casqués voulaient vraiment rentrer dans la fac". Il pointe du doigt "des membres de groupuscules d'extrême droite". Ils sont partis à l'arrivée de la police et parce qu'ils étaient "à cours de projectiles", selon lui.

Environ 300 personnes se trouvaient vendredi soir sur le site de Tolbiac, selon cet étudiant et la présidence. Cette faculté a voté mardi en assemblée générale le "blocage illimité" dans le cadre du mouvement contre la loi sur l'entrée à l'université, accusée par ses opposants d'instaurer un système de sélection.

"La majorité des universités sont encore au travail"

Selon la présidence, ces 300 personnes ne sont cependant pas toutes des étudiants de Paris-1: "Certaines viennent d'autres universités, voire ne seraient pas étudiants."

Mais pour Gilles Roussel, président de la Conférence des présidents d'université, "faire intervenir les forces de l'ordre dans un site où il y a, comme à Tolbiac, une seule entrée, des grilles, risquerait d'envenimer la situation". 

"Il y a un climat général qu'on sent monter, avec des risques d'affrontement", a-t-il expliqué à l'AFP. "Notre inquiétude c'est que ça se transforme non pas en débat autour de la loi mais en des scènes de violences auxquelles nous ne sommes pas en mesure de répondre", a-t-il poursuivi, précisant cependant que "la majorité des universités sont encore au travail".
P.L avec AFP