NDDL: en attendant une évacuation imminente, les zadistes construisent

Construire pour y croire encore. C'est la manière adoptée par les zadistes pour tenter de résister à l'évacuation imminente du site, ordonnée par les autorités, et qui va mobiliser plus de deux mille gendarmes.
Dans "les jours qui viennent", de façon "imminente", dès la "fin de la trêve hivernale". L'évacuation de la Zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des- Landes ne saurait tarder. Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, l'avait confirmé mardi sur notre antenne. Une opération d'envergure se prépare pour "la semaine prochaine", selon une source proche du dossier citée par Le Télégramme.
L'évacuation doit s'étaler sur une semaine et mobiliser 25 escadrons de gendarmerie mobile, soit 2500 militaires. Autre signe en faveur de l'imminence de cette opération, le Premier ministre Edouard Philippe a annulé un voyage au Mali. Rares sont pourtant les zadistes à avoir quitté les lieux. Pour conjurer le sort, ils veulent se maintenir coûte que coûte dans leur vision de l'avenir et construisent de nouvelles installations, ont constaté nos équipes sur place.
Quelque 1650 hectares sont censés être libérés de toute occupation illégale. D'autant que le tribunal administratif de Nantes a rejeté vendredi les recours déposés en référé contre l'Etat.
Un bâtiment collectif chauffé en construction
Peu de départs donc et même, au contraire, des arrivées extérieures pour renforcer une quinzaine de chantiers ont été constatées. En prévision de l'hiver prochain, l'un des tout premiers espaces collectifs chauffés est en construction.
"Notre réponse à ces expulsions, c'est la reconstruction. Dans tous les cas, nous, on continue à construire, on continue à se projeter vers l'avenir", explique un zadiste préférant garde l'anonymat.
Quant aux agriculteurs historiques dont les exploitations sont contenues dans l'actuelle zad, rien n'a encore changé pour eux depuis l'annonce de l'abandon du projet d'aéroport. Sylvie Thebault, qui possède 35 vaches laitières, est installée sur le site depuis 19 ans. A ce jour, l’agricultrice n’a reçu aucun courrier lui signalant que la procédure d’expulsion à son encontre était arrêtée.
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