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Police-Justice

Mort de Nahel: 3200 individus interpellés au total, dont les deux tiers inconnus de la police

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Le ministre de l'Intérieur a annoncé qu'environ 3200 personnes ont été interpellées au total depuis la mort de Nahel mardi dernier, en lien avec les violences urbaines. Il s'agit du premier bilan complet des interpellations.

Quelque 3200 personnes ont été interpellées par la police et la gendarmerie, entre mardi et dimanche, lors des cinq nuits d'émeutes consécutives à la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier, dont 60% n'étaient pas connues de la police, a indiqué ce lundi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Les forces de l'ordre ont été "très mobilisées", a assuré le ministre, évoquant un nombre d'interpellations qui n'a "pas de précédent".

En 2005, la mort de deux jeunes, Zyad et Bouna qui cherchaient à fuir un contrôle policier, avaient également entraîné des émeutes d'ampleur. Les forces de l'ordre avaient procédé à 3200 interpellations en flagrant délit, mais cette fois sur une durée de trois semaines, selon les chiffres officiels.

17 ans de moyenne d'âge

"Il y en a 60%, sur ces 3200, qui n'ont aucun antécédent judiciaire, qui ne sont pas connus des services de police" et "n'ont jamais fait l'objet d'un contrôle", a-t-il souligné lors d'un déplacement à Reims.

La moyenne d'âge des personnes interpellées est de "17 ans, avec parfois des enfants, il n'y a pas d'autre mot, de 12-13 ans, qui étaient des pyromanes ou qui ont attaqué les forces de l'ordre ou qui ont attaqué des élus", a-t-il également souligné.

Il a insisté sur "la responsabilité des parents, de la famille" dans la surveillance de ces jeunes, "parce que ce n'est pas à la police nationale ou à la gendarmerie ou au maire ou même à l'État de régler le problème quand un enfant de 12 ans met le feu à une école".

"L'ordre" est "en train d'être rétabli"

Le ministre dit avoir constaté, à l'issue d'une nuit de dimanche à lundi où aucun incident majeur n'a été signalé, que "l'ordre" était "en train d'être rétabli", "grâce à une fermeté qui a été affichée".

Mais "les policiers et les gendarmes, à la demande du président de la République, continueront à être extrêmement mobilisés dans les prochaines nuits", a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs annoncé avoir débloqué 20 millions d'euros pour remettre en place "dès la fin de l'été" les "caméras de vidéoprotection" cassées lors des émeutes. "L'argent de l'État est à la disposition des maires de France", a-t-il dit.

Près de 1000 bâtiments brûlés ou dégradés au total

En cinq nuits d'émeutes jusqu'à dimanche matin, la place Beauvau a comptabilisé quelque 5000 véhicules incendiés, 10.000 feux de poubelles, près de 1000 bâtiments brûlés ou dégradés, 250 attaques de commissariats ou de gendarmeries et plus de 700 membres des forces de l'ordre blessés.

Saisi par une vidéo amateur venue contredire le récit initial livré par les policiers, le tir à bout portant d'un motard et la mort de Nahel à Nanterre le 27 juin ont choqué jusqu'au sommet de l'État, embrasé le pays et résonné bien au-delà des frontières françaises.

J.D. avec AFP