Meurtre en Corse : « Marre de cette société de voyous ! »

Hier dimanche, un homme de 37 ans, connu des services de police, a été abattu dans le village de Venaco en Corse. Au lendemain de ce 5e assassinat depuis le début de l'année sur l’île, une habitante témoigne sur RMC, « dépitée et désabusée de cette société de corruption, de voyous ».

C’est le cinquième assassinat depuis le début de l'année en Corse : Jérome Salvadori, 37 ans, a été abattu hier dimanche soir en plein cœur du Village de Venaco, dans le centre de la Corse. Il se trouvait devant un bar quand il a été pris pour cible par un ou plusieurs tueurs armés qui circulaient dans un véhicule. Selon les secouristes, il présentait des blessures à l'abdomen et au dos.

8 ans de prison pour meurtre

Déjà connu des services de police, il avait été condamné à 8 ans de réclusion pour le meurtre d'un jeune homme en 1993. Les enquêteurs ont retrouvé une voiture et un scooter calcinés à 150 mètres du lieu du crime. Ce nouvel homicide intervient dans un climat de tension dans le centre de la Corse, où une dizaine de personnes sont décédées de mort violente depuis 2008.

« Dépitée et désabusée de cette société corse ! »

Sur RMC, une habitante du village de Venaco, témoigne. Ce nouvel assassinat sur l'île n'est hélas pas surprenant pour elle : « Je ne pense pas que la population locale soit étonnée. Il faisait partie d’un monde de voyous. Vous savez, quand vous élevez des enfants dans une société de la sorte, vous vous dégagez de ces gens-là. Je suis dépitée et désabusée de cette société corse. C’est une société de corruption, de voyous, de promotion immobilière tenue par des voyous, tout est comme ça, il y a une voyoucratie qui s’est installée dans cette île et qui est vraiment problématique ».

« Il ne faut pas se résigner »

Camille de Rocca Serra, député UMP de Corse du Sud, réagit face à cette série noire : « C’est un drame pour la Corse. J’ai toujours condamné la violence, a fortiori l’assassinat d’un homme, quels que soient les faits qui puissent lui être reprochés. Le problème c’est d’arriver à les élucider. Nous sommes dans une spirale de la mort, une spirale dramatique parce que ça touche aussi des familles. Je ne suis pas résigné, il ne faut pas se résigner, il faut montrer qu’il y a la force du droit ; ça n’est pas encore assez le cas en Corse. Le peuple attend aujourd’hui une réponse, il est la victime, la Corse est victime de cette situation ».

J.V. avec Mathieu Moulin et Benjamin Edgard