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Police-Justice

Les juges de Bordeaux rassurés sur l'affaire Bettencourt

Les magistrats du tribunal de Bordeaux se sont déclarés vendredi rassurés par leur hiérarchie sur le traitement des enquêtes concernant Liliane Bettencourt, dans lequel ils craignaient des manoeuvres. La juridiction de Bordeaux a été choisie par la Cour d

Les magistrats du tribunal de Bordeaux se sont déclarés vendredi rassurés par leur hiérarchie sur le traitement des enquêtes concernant Liliane Bettencourt, dans lequel ils craignaient des manoeuvres. La juridiction de Bordeaux a été choisie par la Cour d - -

BORDEAUX (Reuters) - Les magistrats du tribunal de Bordeaux se sont déclarés vendredi rassurés par leur hiérarchie sur le traitement des enquêtes...

BORDEAUX (Reuters) - Les magistrats du tribunal de Bordeaux se sont déclarés vendredi rassurés par leur hiérarchie sur le traitement des enquêtes concernant Liliane Bettencourt, dans lequel ils craignaient des manoeuvres.

La juridiction de Bordeaux a été choisie le 17 novembre dernier par la Cour de cassation pour traiter les dossiers liés à l'héritière de L'Oréal, qui sont politiquement sensibles. Le tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine), où une querelle de magistrats semait la confusion, a été dessaisi.

Les deux principaux syndicats de magistrats, l'USM et le Syndicat de la magistrature (SM), craignaient que le choix des juges d'instruction bordelais qui reprendront les enquêtes, annoncé mi-décembre, ait été biaisé, selon une source syndicale.

Ils estimaient que les juges spécialisés dans les affaires économiques et financières avaient été tenus à l'écart, de même que les juges qui sont syndiqués.

Les syndicats ont donc obtenu la tenue vendredi d'une assemblée générale à laquelle ont participé plus d'une cinquantaine de magistrats du tribunal de Bordeaux pour évoquer leurs craintes, qui ont visiblement été dissipées.

Olivier Le Blay, délégué régional adjoint de l'Union syndicale des magistrats (USM), a expliqué qu'aucune motion n'avait été votée à l'issue de la réunion.

"Il y avait une ou deux interrogations. Il a été clairement répondu à nos questions par le président du tribunal et le procureur de la République", a indiqué le magistrat à Reuters.

Trois juges d'instruction, Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, ont été désignés pour conduire l'information judiciaire principale, ouverte notamment pour "trafic d'influence et financement illégal de parti politique".

PROCÉDURES MULTIPLES

Ce dossier concerne l'ancien ministre du Travail Eric Woerth, dont la femme avait été embauchée fin 2007 par le gestionnaire de la fortune Bettencourt, Patrice de Maistre, qui a reçu ensuite la Légion d'honneur des mains du ministre.

L'affaire menace potentiellement l'Elysée, puisque les juges devront traiter les affirmations de l'ex-comptable de l'héritière, qui affirme que Patrice de Maistre a remis 150.000 euros en espèces à Eric Woerth pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Bordeaux devra traiter aussi les deux autres volets de l'affaire. Deux juges, Philippe Darphin et Emmanuel Planque, enquêteront pour "violation du secret professionnel" sur la magistrate de Nanterre Isabelle Prévost-Desprez, accusée d'avoir informé la presse d'une perquisition chez Liliane Bettencourt.

Une présidente de chambre correctionnelle, Marie-Elisabeth Bancal, traitera par ailleurs la procédure pour "abus de faiblesse" engagée par Françoise Meyers, fille de Liliane Bettencourt, contre plusieurs protagonistes de l'affaire, dont le photographe François-Marie Banier.

Ces poursuites devraient a priori tourner court à la suite de deux accords à l'amiable annoncés fin 2010 par les Bettencourt, entre la mère et la fille d'une part, et entre la fille et François-Marie Banier d'autre part, qui a renoncé à plusieurs centaines de millions d'euros de dons.

Claude Canellas et Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse