Le frère de Florence Arthaud: "Dropped a zappé les consignes de sécurité"
Un peu plus de dix jours après l'accident d'hélicoptères sur le tournage de "Dropped", de premières critiques sur la gestion de la sécurité sont émises, par les proches des victimes. "On a complètement zappé les consignes de sécurité", dénonce, vendredi sur BFMTV, Hubert Arthaud, le frère de la navigatrice Florence Arthaud, et lui-même "pilote d'hélicoptère privé".
Les cercueils des huit Français - Camille Muffat, Florence Arthaud, Alexis Vastine et les cinq membres de l'équipe de production - ayant péri dans la collision sont actuellement entreposés à Buenos Aires avant de rejoindre Paris dimanche, a annoncé la société ALP qui produit l'émission pour TF1.
"Une chasse à l'image"
"Je ne suis pas expert, mais je suis un ancien pilote privé. Le film démontre qu'on a deux hélicoptères proches l'un de l'autre dans une zone désertique où il y a beaucoup de place. On est dans une chasse à l'image, on a complètement zappé les règles de sécurité. Le vol est désorganisé et ne respecte pas les règles de sécurité", explique-t-il.
"J'ai l'intime conviction que la production n'a pas fait de briefing de sécurité, ajoute-t-il.
"C'étaient pourtant des pilotes chevronnés, avec plus de 1.000 heures de vol au compteur", martèle Hubert Arthaud.
Un hommage en mer sera rendue à Florence Arthaud "entre le 1er et 15 avril", de même qu'une cérémonie religieuse sera organisée à Paris mais la date n'est pas encore fixée.
Un voyage "symbolique" en Argentine
"Depuis le jour du drame, notre seule préoccupation est d’accompagner les familles, les proches et les équipes qui étaient présentes sur place autant que nous le pouvons dans ces circonstances", a assuré la société ALP.
Mais la mère de Lucie Mei-Dalby, journaliste pour ALP ne partage cette vision des choses. Après le père du boxeur Alexis Vastine qui avait critiqué le manque d'informations à destination des familles, elle explique à BFMTV que "son souhait simple était d'aller à Buenos Aires accompagner le retour de sa fille. (...) C'est symbolique". Requête refusée dans un premier temps avant de d'être finalement validée, sous la pression.
"Nous avons proposé aux familles de se rendre à Buenos Aires ce soir pour accompagner leur proche. Nous avons aussi proposé aux familles et aux proches qui le souhaitent de se rendre sur les lieux du drame après les obsèques", assure de son côté ALP.
Alain Bernard pris à partie
"Je ne vais pas laisser passer et on verra si des gens sont responsables" de cet accident, ajoute la mère de Lucie Mei-Dalby. "On demande des informations à la boîte de production mais on ne voit rien venir" depuis le 9 mars dernier, le jour de l'accident. "Que s'est-il passé ce jour-là et pourquoi autant de réticences à répondre à nos questions?", s'interroge-t-elle. Par ailleurs, elle se dit très étonnée par les propos du nageur Alain Bernard, qui participait à l'émission, qui a dédouané la boîte de production.
"Qu'est-ce qu'il en sait? Personne ne sait ce qu'il s'est passé, c'est pour cela qu'il y a une enquête", menée par le juge fédéral argentin, basé à La Rioja, mais une procédure a également été ouverte en France. "La production était très attentionnée à la sécurité", a expliqué le champion olympique sur RMC Sport avant de le répéter à plusieurs reprises dans différents médias.
Mais pour la mère de Lucie Mei-Dalby, "tout le monde a le droit à la vérité. Des familles des sportifs à celles de l'équipe technique, c'est nécessaire. C'était des jeunes gens, il y a neuf orphelins dans cette histoire. (...) J'ai envie d'être à la hauteur du drame".