Gard: le prêtre se faisait passer pour une jeune fille pour attirer des ados sur Internet

L'ecclésiastique, âgé de 45 ans, a immédiatement été suspendu de toute responsabilité pastorale. Mis en examen pour "corruption de mineurs" et "chantage", il risque sept ans de prison.
Soupçonné d'avoir attiré des adolescents sur les réseaux sociaux en s'affichant comme une fille de 18 ans, un prêtre gardois a été mis en examen par un juge de Nîmes (Gard) et suspendu par sa hiérarchie mercredi soir.
"Dès maintenant et dans l'attente de la suite de la procédure, le prêtre est suspendu de toute responsabilité pastorale", écrit l'évêque de Nîmes Mgr Robert Wattebled, dans un communiqué.
Le Procureur de la République de Nîmes, Erick Maurel, a indiqué avoir requis la mise en examen de ce prêtre de 45 ans pour "corruption de mineurs" mais aussi "chantage" via un réseau social, des faits passibles de sept ans de prison. Le procureur a également demandé le placement sous contrôle judiciaire du prêtre.
Selon les informations du Midi Libre, les faits se seraient déroulés au sein de la paroisse de Marguerittes, dans l'agglomération de Nîmes, entre 2016 à 2017. Cet homme n'aurait jamais rencontré physiquement ses victimes. Une perquisition s'est déroulée au domicile du mis en cause, a ajouté Erick Maurel, soulignant que "du matériel informatique a été saisi" et "est en cours d'exploitation".
Des photos d'adolescents dénudés
Une enquête était ouverte depuis quelques mois après que trois jeunes adolescents ont expliqué avoir été attirés sur internet par une jeune fille qui semblait de leur âge.
Mais sur la toile, derrière le pseudo féminin, se cachait non pas une fille de 18 ans mais bien un quadragénaire. Les mineurs avaient fourni au prêtre des photos d'eux dénudés, pensant qu'ils allaient séduire la jeune fille en question. Le prêtre est également suspecté d'avoir fait chanter un jeune en lui disant qu'il allait diffuser des images de lui dénudé sur les réseaux sociaux.
Ce sont des parents, alertés par leur fils, qui auraient dénoncé les faits, permettant le déclenchement d'une enquête pénale à l'issue de laquelle les enquêteurs du groupement de gendarmerie du Gard ont réussi à identifier les adresses IP des ordinateurs utilisés par le prêtre.
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