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Police-Justice

Enquête sur les photos de  l'interpellation de Piotr Pavlenski publiées dans Paris Match

Piotr Pavlenski le 14 février 2020 à Paris

Piotr Pavlenski le 14 février 2020 à Paris - LIONEL BONAVENTURE / AFP

Une enquête préliminaire a été ouverte le 28 février pour "violation du secret professionnel", "recel de violation du secret professionnel" et "diffusion non autorisée des images d'une personne entravée."

La justice veut savoir d'où viennent les photos de l'arrestation de Pavel Pavlenski. Vendredi passé, le parquet de Paris a ouvert une enquête sur la présence d'un photographe lors de l'interpellation de l'activiste le 15 février et la diffusion des clichés dans Paris Match, apprend-on source judiciaire.

L'enquête préliminaire a été ouverte le 28 février pour "violation du secret professionnel", "recel de violation du secret professionnel" et "diffusion non autorisée des images d'une personne entravée", a précisé cette source.

Elle est confiée à l'IGPN, la police des polices.

La loi de 1881 en questions

L'artiste russe avait été arrêté au lendemain du retrait de Benjamin Griveaux de l'élection à la mairie de Paris à cause de la diffusion, revendiquée par Piotr Pavlenski, de vidéos à caractère sexuel du candidat LREM.

Paris Match avait publié la semaine suivante une série de photos et, sur internet, une vidéo de l'interpellation de l'activiste et de sa compagne Alexandre de Taddeo, destinataire en 2018 des vidéos de Benjamin Griveaux. Sur les images, notamment celle publiée de couverture, Piotr Pavlenski apparaît menotté.

Selon la loi de 1881 sur la liberté de la presse, "la diffusion (...) de l'image d'une personne identifiée ou identifiable mise en cause à l'occasion d'une procédure pénale mais n'ayant pas fait l'objet d'un jugement de condamnation et faisant apparaître (...) que cette personne porte des menottes ou entraves (...) est punie de 15.000 euros d'amende."

Pas de dépôt de plainte

Si rien n'empêche le parquet d'enquêter sur la diffusion de ces images, il faut toutefois une plainte de la victime pour que le magazine soit éventuellement contraint de rendre des comptes devant la justice. Or "mon client, par principe, ne porte jamais plainte", a indiqué à l'AFP l'avocat de Piotr Pavlenski, Me Yassine Bouzrou.

L'artiste russe a depuis été mis en examen, notamment pour "atteinte à la vie privée" et "diffusion sans l'accord de la personne" d'enregistrements à caractère sexuel dans le cadre de l'affaire Griveaux.

Il était mardi entendu par la juge d'instruction chargée de l'enquête dans laquelle il est accusé de violences lors d'une soirée du réveillon le 31 décembre.

HS avec AFP