Diocèse de Lyon: le père Houpert, condamné pour agressions sexuelles, clame son innocence

Le diocèse de Lyon regrette que les efforts de réhabilitation du père Houpert soient remis en question. (photo d'illustration) - Philippe Desmazes - AFP
Nouvelle tourmente pour le cardinal Barbarin. L'archevêque de Lyon a intégré à son diocèse en 2013 un prêtre condamné pour "agressions sexuelles" en 2007. Une affaire qui se rajoute aux plaintes qui visent le cardinal dans deux affaires de pédophilie. Ce jeudi, le diocèse de Lyon a demandé au père Houpert de "prendre un temps de retrait".
"Le diocèse de Lyon regrette que les efforts de réhabilitation et le chemin parcouru par ce prêtre soient remis en question par une exposition médiatique injustifiée, concernant des faits pour lesquels il a purgé sa peine. Mais, pour le respect des personnes, le diocèse de Lyon a demandé à ce prêtre de prendre un temps de retrait", indique-t-il dans un communiqué publié jeudi.
En 2007, le père Houpert a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, assortie d'une mise à l'épreuve de trois ans. Il a été reconnu coupable d'agressions sexuelles sur des étudiants alors qu'il dirigeait un foyer de séminaristes dans la région de Rodez, dans l'Aveyron. Après avoir été muté dans le diocèse de Lyon, il va être nommé par le cardinal Barbarin à la tête de plusieurs paroisses.
"Accusé à tort"
Après 24 heures de silence, le père Houpert a décidé de s'exprimer. Dans un communiqué, il tient à raconter sa version de l'histoire. "A l’époque, j’étais responsable d’un foyer de jeunes et une lettre anonyme m’a accusé à tort d’avoir eu des gestes déplacés sur des étudiants majeurs", explique le prêtre clamant alors son "innocence" et rappelant que "l’ensemble des jeunes du foyer" l’a "soutenu".
Dans les faits, le jugement prononcé par le tribunal de Rodez n'interdisait pas au père Houpert de poursuivre ses activités au sein de l'Eglise. Mercredi, le porte-parole des évêques de France avait lui demandé à éviter de faire la confusion entre le cas Houpert et les deux autres affaires de pédophilie impliquant des prêtres du diocèse de Lyon. "Ce cas n’a rien à voir et n’est en aucun cas comparable à celui du père Preynat", précisait Mgr Ribadeau Dumas, indiquant qu'il ne "s'agissait pas de pédophilie".
L'avocat du cardinal Barbarin a dénoncé une "condamnation à mort" de son client. "Je pense que désormais, il y a une entreprise de déstabilisation délibérée de la part d’un petit groupe d’hommes", accuse Me André Soulier. Ce jeudi, Juliette Méadel, la secrétaire d'Etat de l'aide aux victimes, a réclamé la démission de l'archevêque de Lyon.