Comptes de campagne de Mélenchon: le parquet de Paris ouvre une enquête pour des "vérifications"

Le parquet de Paris a décidé de demander des vérifications concernant le financement de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017. Ce dernier a réagi par l'entremise d'un communiqué.
Selon nos éléments recueillis auprès d'une source judiciaire, confirmant une information initiale de L'Express, le parquet de Paris a demandé dans le courant du mois d'avril à l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales de vérifier l'existence ou non d'une éventuelle violation des prescriptions du code électoral concernant le financement des campagnes au sujet de la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
La réponse de Jean-Luc Mélenchon
Cette décision survient après un signalement en date du 16 mars 2018 par la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques. Cette même commission avait pourtant validé les comptes du leader de la France insoumise le 13 février dernier, retoquant toutefois 430.000 euros.
Ce mardi en début de soirée, le député élu dans les Bouches-du-Rhône s'est défendu ans un communiqué. Il y écrit en ouverture: "Je garantis que je n’ai jamais agi autrement qu’honnêtement et scrupuleusement dans la conduite financière de ma campagne." Il s'étonne aussi de la démarche de la Commission Nationale des Comptes de Campagne, validant d'une part les comptes, les signalant de l'autre:
"Je garantis que je ne comprends pas comment la commission nationale des comptes de campagne a pu à la fois valider mes comptes et faire un signalement. Ni pourquoi elle ne m’en a jamais informé auparavant alors que cette démarche date du 18 mars dernier. Ni pourquoi elle n’a pas demandé elle-même davantage de vérifications alors que c’était sa mission et qu’elle a posé à mon mandataire financier plus de deux mille questions orales ou écrites sur ce compte. Ni pourquoi elle l’a fait alors qu’elle a au contraire fait un communiqué pour défendre les rabais dont a bénéficié le candidat Macron. Un communiqué pour lui, un signalement judiciaire pour moi !"
Les explications des Insoumis
A compter du 13 février déjà, les Insoumis, comme le notait ici Marianne, avaient apporté deux types d'explication aux reproches financiers qui leur étaient fait ici. Ils avaient expliqué que, de peur de laisser penser à une dissimulation de certaines dépenses, ils avaient préféré toutes les déclarer même celles n'ouvrant pas sur un remboursement. L'association "L'Ere du peuple" était également au centre des attentions. Celle-ci a ainsi facturé à la campagne un montant de dépenses de 440.027 euros correspondant à des locations de salles, des locations de matériels informatiques et audiovisuels, et à des prestations intellectuelles de quatre de ses salariés dont trois étaient également membres de l'équipe de campagne", relevait la CNCCFP dans sa décision du 21 décembre 2017 publiée le 13 février dernier au Journal officiel.
Or, a souligné l'autorité, "l'association 'l'Ere du peuple' relève de la loi sur les associations de 1901 et n'a pas d'activité commerciale déclarée". Ses bureaux étaient par ailleurs "situés à la même adresse que l'association de financement électorale".
Les proches de Jean-Luc Mélenchon avaient déclaré que cette structure avait été lancée pour pouvoir enregistrer des dons alors qu'il n'était pas encore possible d'ouvrir des comptes de campagne. Arrivé en quatrième position au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon percevra au total 6.031.304 euros de remboursement de l'Etat.
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