Le réalisateur italien Ettore Scola est mort
Le réalisateur italien Ettore Scola est décédé mardi à Rome à l'âge de 84 ans, annoncent des médias citant des sources hospitalières. Il avait notamment remporté en 1984 le César du meilleur film et du meilleur réalisateur pour son long-métrage, Le Bal.
Selon les médias italiens, le "maestro" avait été admis au service de chirurgie cardiaque de la polyclinique de Rome, l'un des plus grands hôpitaux de la capitale italienne, où il était dans le coma depuis dimanche.
Grand maître du cinéma italien
Né le 10 mai 1931, Ettore Scola commence à écrire des scénarios dans les années cinquante avant de passer de l'autre côté de la caméra en 1964 avec son premier film Si vous permettez, parlons de femmes. Il met alors en scène les plus grands acteurs de l'époque, Gassman, Mastroianni et Manfredi, qu'il dirigera dans plusieurs autres chefs-d'oeuvre.
Réalisateur de, notamment, Une journée particulière ou Nous nous sommes tant aimés, Ettore Scola passait pour un des derniers grands maîtres du cinéma italien. Il avait fait tourner Marcello Mastroianni, Sophia Loren, Vittori Gassman ou encore Nino Manfredi.
Ministre de la Culture
Avec Une journée particulière, Scola livre une film plus politique et d'une extraordinaire sensibilité en suivant Marcello Mastroianni et Sophia Loren se découvrant l'un l'autre dans un amour naissant mais impossible, sur fond de fascisme triomphant.
Ettore Scola était le plus "politique" des maîtres de la comédie italienne, a commenté mardi soir le critique de cinéma du quotidien Corriere della Sera, Paolo Mereghetti, sur la chaîne de télévision Sky TG24. Il avait rejoint le Parti communiste italien (PCI) et deviendra même ministre de la Culture d'un cabinet fantôme formé en 1989 par les dirigeants communistes italiens.
L'émotion de Gilles Jacob
Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a aussitôt fait part de sa tristesse après la mort de ce "maître dans l'art d'observer avec acuité l'Italie, sa société et ses changements".
"Scola était aussi un grand scénariste participant à des films de grands confrères comme pour Le fanfaron ou Les monstres, de Dino Risi", a salué Gilles Jacob, l'ancien président du Festival de Cannes.