Une manifestation de l'Action française interdite dimanche à Paris, selon Sonia Backès

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la secrétaire d'Etat à la Citoyenneté Sonia Backès à Paris le 16 janvier 2023. - Ludovic MARIN / AFP
La secrétaire d'Etat chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès, a annoncé mercredi au Sénat qu'une manifestation organisée dimanche à Paris par l'Action française serait interdite, conformément aux instructions de Gérald Darmanin.
"Une manifestation en hommage à Jeanne d'Arc, à Opéra, portée par des groupuscules d'ultradroite, sera interdite par la préfecture de police" de Paris, a annoncé Sonia Backès lors des questions au gouvernement au Sénat en répondant au sénateur PS de Paris David Assouline.
Cette manifestation est organisée à l'appel notamment du mouvement royaliste Action française.
Une application de la directive de Darmanin
L'annonce de Sonia Backès est la première traduction de l'instruction donnée mardi aux préfets par le ministre de l'Intérieur d'interdire dorénavant toute manifestation "de l'ultradroite ou de l'extrême droite".
La manifestation non interdite samedi dans les rues de Paris d'un "comité du 9-Mai" composé de militants d'ultradroite, en majorité le visage caché et portant des croix celtiques, a déclenché une vive polémique.
Le ministre de l'Intérieur a pris une circulaire, consultée par l'AFP, intitulée "interdiction des manifestations et rassemblements de l'ultradroite".
Des "mesures nécessaires"
Dans cette instruction datée de ce mercredi, Gérald Darmanin demande aux préfets "de prendre sans délai les mesures nécessaires pour éviter que de tels rassemblements et manifestations ne se reproduisent".
"Vous accorderez, écrit-il, une attention particulière aux déclarations de manifestations portées par des individus issus de groupes dissous, appelant à la haine contre autrui ou se revendiquant de l'action violente".
"Vous prendrez, poursuit le ministre, par arrêté les mesures qui s'imposent d'interdiction de ces manifestations afin de prévenir notamment les risques de troubles matériels à l'ordre public, les appels à la violence contre des groupes de personnes, les défilés et manifestations de personnes masquées, la reconstitution de groupes dissous, la négation des crimes contre l'humanité".
Et cela, a conclu Gérald Darmanin, "afin que les images vues à Paris (samedi dernier, ndlr) ne se reproduisent en aucun cas".
Mardi, le ministre de l'Intérieur avait expliqué qu'avec ces interdictions, il reviendra ensuite "au juge de savoir si la jurisprudence permettra de tenir ces manifestations".