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Procès du réseau Caliweed à Créteil: de 10 mois à 12 ans requis contre les membres du réseau

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - AFP

20 personnes sont jugées à Créteil pour avoir participé à un réseau de vente de cannabis en Île-de-France dont le chiffre d'affaires est estimé entre "deux à cinq millions d'euros".

"Une organisation de l'ordre du démentiel": le parquet de Créteil a requis mardi des peines allant de dix mois à douze ans d'emprisonnement à l'encontre de vingt membres du réseau Caliweed, "numéro 1 en Ile-de-France", qui vendait du cannabis via Snapchat et WhatsApp.

Dans ce procès qui se tient cette semaine près de deux ans après le démantèlement du réseau, c'est envers Djamel S., alias "Zinzin", le chef supposé du trafic, qu'a été requise la peine de douze ans de prison ferme.

Déjà incarcéré depuis 2018 pour trafic de stupéfiants, il est soupçonné d'avoir "organisé, créé et développé" Caliweed... depuis sa cellule.

Présent dans le box, chemisette noire et cheveux rasés sur le côté, "Zinzin" a d'abord nié sa réputation "violente". Mais il a perdu son sang-froid pendant le réquisitoire et insulté la procureure avant d'être escorté hors de la salle.

Un réseau au "caractère démentiel"

Parmi les autres prévenus, les profils varient, du livreur au lieutenant, en passant par les logisticiens, chargés de l'approvisionnement. Il y a même une pâtissière en chef, la soeur de "Zinzin", qui s'est présentée comme la "Cyril Lignac" du dossier, chargée de confectionner les gâteaux livrés avec les commandes de drogue. Considérant qu'elle avait participé "à l'essor du réseau", la procureure a requis contre elle dix-huit mois de prison avec sursis.

Contre d'autres membres du réseaux, plus haut placés, le ministère public a demandé de quatre à dix ans de prison pour participation active dans le trafic de cannabis et détention d'armes.

De lourdes peines justifiées par "le caractère démentiel", selon la magistrate, de ce réseau tentaculaire, qui a au début 2019, en l'espace de quelques mois, réussi à "inonder toute l'Ile-de-France avec ses boîtes", grâce à un marketing innovant.

"Caliweed, c'est une marque [...] une véritable entreprise", a décrit la procureure, avec un "design", "un packaging" et un "marketing comprenant des références à Pablo Escobar ou à 'El Chapo'", des grands noms du trafic de drogue.

Cette véritable stratégie commerciale visait à attirer une population "jeune, malléable, vulnérable" via les réseaux sociaux, dont Snapchat et WhatsApp, a insisté la magistrate, "tout est organisé comme dans une entreprise".

Entre 2 et 5 millions d'euros de chiffre d'affaires

Opérationnel dans les huit départements d'Ile-de-France, "Caliweed" a réalisé un chiffre d'affaires estimé par le parquet "entre 2 et 5 millions d'euros" en six mois d'activité.

Après les réquisitions, les avocats de deux livreurs présumés, un homme et une femme, ont demandé des dispenses de peines pour leurs clients, jugeant leurs rôles "assez léger" dans le trafic. Les plaidoiries de la défense continuent mercredi.

E.R. avec AFP