"On est estomaqués": le monde éducatif choqué après l'agression d'une professeure par un lycéen à Paris

"Il suffit d'un élève qui pète un câble." Lundi, au prestigieux lycée Michel Montaigne de Paris (6e arrondissement), une enseignante de mathématiques a été frappée à plusieurs reprises à coups de poing par un élève de seconde. Au lendemain de cette agression, le monde éducatif est sous le choc.
"On est toujours estomaqués d'apprendre qu'on peut enseigner devant des élèves et se retrouver à se prendre des coups de poing dans la figure. Il suffit d'un élève qui pète un câble et la personne en face peut se retrouver dans une situation extrêmement violente", a dénoncé Jean-Pierre Giraud, président du Syndicat national des lycées et collèges (SNALC), sur notre antenne.
De son côté, le rectorat de Paris "condamne la violence des faits et apporte son total soutien au professeur et à l'ensemble de l'équipe éducative".
Une cellule psychologique ouverte
Le différend à l'origine de l'agression est lié à une histoire de devoir non-rendu par le lycéen. En plein cours de maths, l'élève se lève, se dirige vers son enseignante pose son front contre le sien avant de la frapper à au moins trois reprises au visage. L'enseignante se retourne, blessée, mais l'élève lui assène alors de nouveaux coups au niveau du dos.
La professeure présente une plaie ouverte au front sur cinq centimètres ainsi que plusieurs hématomes au niveau de la pommette et sur le reste du visage. Elle a été transportée à l'hôpital lundi.
Une agression dont la violence surprend les autorités municipales, dans un quartier connu pour son calme et son haut niveau de vie.
"Il n'y a plus maintenant dans ce pays de zones protégées, privilégiées", constate le maire de l'arrondissement Jean-Pierre Lecoq.
L'agresseur, âgé de 15 ans, a été interpellé par la police. L'adolescent a été placé en garde à vue au commissariat des 5e et 6e arrondissements. Son père a été auditionné par les enquêteurs. Il a décrit son enfant comme turbulent et perturbé par un contexte familial difficile. L'homme est en instance de séparation avec sa femme également mère de l'élève concerné. Il a également précisé que son fils suit des cours de lutte et de MMA (Mixed Martial Arts).
Une cellule psychologique doit être mise en place ce mardi pour les élèves et les personnels de l'établissement. La direction académique des services de l'Éducation nationale doit également se rendre au lycée Montaigne ce matin.