La ville de Paris adopte son budget 2022, malgré les critiques de l'opposition

Le Conseil de Paris a voté mardi soir un budget 2022 "volontariste et ambitieux" pour la capitale, "malgré le désengagement continu de l'État" selon la maire Anne Hidalgo, l'opposition dénonçant de son côté "l'insincérité" des comptes.
A deux ans des Jeux olympiques et paralympiques, ce budget permettra de poursuivre la transformation de la capitale en une ville "plus écologique, plus respirable et plus juste", a déclaré l'élue socialiste.
1,65 milliard d'euros de dépenses d'investissement en 2022
Dans un contexte sanitaire et économique toujours incertain, l'exécutif parisien table sur une hausse de 2% des recettes, à 8,7 milliards d'euros pour 8,3 milliards de dépenses de fonctionnement. "Mais Paris devrait pouvoir compter sur le soutien de l'Etat" alors que ce dernier "a poursuivi son désengagement voire l'a accentué", a déclaré la candidate socialiste à la présidentielle.
Dans le plan "France Relance", "le montant attribué est de 34 millions d'euros alors que la Ville a investi 1,5 milliard d'euros en 2021", déplore la mairie. Et avec le système de péréquation, la Ville versera en 2022 "140 millions d'euros de plus qu'elle ne reçoit de l'Etat", a regretté Anne Hidalgo.
En dépit de cela, la collectivité parisienne prévoit 1,65 milliard d'euros de dépenses d'investissement. Outre la poursuite du Plan Vélo (250 millions d'euros), la Ville prévoit de consacrer 473 millions d'euros au logement social, dont 148 pour l'acquisition foncière, afin d'atteindre l'objectif de 25% de logements sociaux en 2025.
L'opposition dénonce un niveau d'endettement "abyssal"
"Le patrimoine de la Ville a augmenté de 15 milliards d'euros" depuis 2014, a souligné Anne Hidalgo face aux critiques sur l'alourdissement de la dette municipale, prévue à 7,7 milliards fin 2022.
Un niveau d'endettement "abyssal", pour Florence Berthout, maire (DVD) du Ve arrondissement, équivalant "à 3.700 euros par habitant, quand il est de 1.800 à Marseille, (...) 1.500 à Lille, ou encore 400 euros par habitant à Toulouse".
Pour Rachida Dati (LR), ce budget est "insincère" en raison de "recettes aux montants déconnectés de la réalité" et de la "manoeuvre" des loyers capitalisés, "qui consiste à faire les poches des bailleurs sociaux pour boucher les trous des vôtres".
"Depuis la privatisation du stationnement, vous surestimez ces recettes de stationnement de plus de 100 millions", abonde Maud Gatel (Modem), pour qui cette surestimation sera encore plus visible en 2022 avec le report de janvier à septembre du stationnement payant des deux-roues motorisés non électriques.