Île-de-France: élus et cheminots mobilisés contre la suppression de 500 postes dans les gares SNCF
D'une même voix, usagers, syndicats de cheminots et élus locaux "tirent la sonnette d'alarme". Ils s'émeuvent de la suppression à venir de 500 postes dans les gares SNCF d'Île-de-France.
À Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne, comme dans 130 stations de la région, des guichetiers sont amenés à disparaître au profit d'automates. Pour alerter les usagers, une opération de tractage était organisée ce mardi matin sur le parvis de la gare, où passent 25.000 voyageurs chaque jour.
"Anxiogène"
Fabien Guillaud-Bataille, conseiller régional et administrateur d'Île-de-France Mobilités, faisait partie des élus mobilisés pour l'occasion. Il regrette qu'un "grand nombre de lignes de Transilien" soient d'ores et déjà touchées par les suppressions de postes.
"Ça a commencé dans certaines lignes. Je pense à la L et la J, notamment", précise-t-il. Le RER C, à raison de 90 postes, ou le RER D ne seront pas non plus épargnés.
Les suppressions de postes "vont entraîner l'absence humaine dans les gares, parfois à partir de 13 heures, à partir de 17 heures. En tout cas, de manière générale, après 20 heures, il n'y aura plus de personnel humain", déplore Fabien Guillaud Bataille.
"Ça pose une question de sécurité tout simplement parce qu'on sait qu'à partir de 20 heures ça devient dangereux, expose-t-il au micro de BFM Paris. Je pense à de nombreuses femmes qui sont dans l'insécurité dans les transports."
Et d'ajouter: "Savoir qu'il n'y a plus personne dans la gare, à part les voyageurs, c'est, je crois, anxiogène. Et c'est prendre des risques pour les usagers et les usagères."
Quid des salariés?
Laurent Mély, cheminot et syndicaliste à la CGT, élargit le panel des interrogations. "C'est aussi un problème d'inclusion des personnes à mobilité réduite, énumère-t-il. L'inclusion, ce n'est pas seulement des ascenseurs. C'est aussi des aidants sur les quais. C'est un problème d'information voyageur aussi en périodes de situation perturbées, notamment lors de travaux, ou pour des personnes qui ont des problèmes à lire ou avec la fracture numérique".
Selon le représentant syndical, la politique de réduction des effectifs entreprise par la SNCF traduit une volonté "de ne plus vendre de billets physiquement". Cette politique n'est pas à l'œuvre qu'en Île-de-France. Dans les Alpes du Sud, notamment, les postes de guichetiers sont menacés. À tel point que les cheminots locaux préparent un vaste mouvement de grève alors que les vacances d'hiver se profilent.
De quoi sera fait l'avenir de ces salariés, dont le poste sera supprimé? "Aujourd'hui, pour reclasser ces personnels, nous n'avons pas de solution. Il n'y a pas de poste pour eux ailleurs", regrette Laurent Mély.