"Il n'y a pas de faillite de la ville": Anne Hidalgo assure que les finances de Paris "vont très bien"

La maire PS de Paris Anne Hidalgo à l'Hôtel Beauvau à Paris, le 23 mai 2023 - Geoffroy VAN DER HASSELT © 2019 AFP
"Ça va mieux les finances de la ville?" Invitée du Grand Entretien de la matinale de France Inter ce mardi matin, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a notamment répondu à un auditeur sur l'état des finances de la capitale.
"Les finances de la ville vont bien", déclare-t-elle. "Je vous invite à reposer la question à M. Attal et M. Beaune, puisqu'ils ont évoqué eux-mêmes la faillite de la ville de Paris. Il n'y a pas de faillite de la ville, Paris est très bien noté. Ils voulaient nous mettre sous tutelle. Demandez-leur où ça en est."
Fin novembre dernier, le ministre délégué chargé des Transports Clément Beaune avait dénoncé la gestion financière de la ville de Paris et sa dette qui s'élevait à 7,7 milliards d'euros.
Ministre délégué chargé des Comptes public, Gabriel Attal avait aussi dénoncé "la gestion financière calamiteuse de la ville" et le choix d'Anne Hidalgo "d'augmenter très fortement les impôts des Parisiens" pour équilibrer le budget. Il s'était toutefois montré plus prudent concernant une possible mise sous tutelle de la capitale.
La ville de Paris, sous tutelle?
Moins frileuse sur la question, la droite parisienne accuse la ville de Paris, "par des subterfuges budgétaires", d'essayer "tant bien que mal de contourner la mise sous tutelle". "Mais elle est plus que jamais d'actualité", lance David Alphand, conseiller de Paris du groupe Changer Paris, pendant le débat sur l'examen des comptes de gestion et administratif de la ville de Paris pour 2022.
"Vous vous vantez de la notation des agences financières, même la certification des comptes", ajoute-t-il. "Cette certification ne porte pas sur la qualité de la gestion de la ville. Il se prononce simplement sur une conformité à un référentiel strictement comptable."
Une vision que ne partage pas l'exécutif parisien. "La réalité rattrape nos débats. Il y a une fuite en avant dans la dissimulation de la réalité", tance Paul Simondon, adjoint à la maire de Paris en charge des finances. Selon lui, "il y a un rétablissement partiel des équilibres budgétaires en deçà des années pré-Covid".
Le groupe Changer Paris a également dénoncé le "tas d'or" sur lequel était assis la ville de Paris. "Est-ce que ça va trop bien ou trop mal ?", demande Paul Simondon à la droite parisienne.
"L'État doit 1,2 milliard d'euros à la ville de Paris"
De son côté, Anne Hidalgo affirme sur France Inter que l'État doit à sa ville, la somme de 1,2 milliard d'euros. Une dette en partie due au fait que l'État ne paie pas "les dépenses que Paris fait pour son compte".
"J'aurais préféré que l'État paie sa dette vis-à-vis de la ville", ajoute Anne Hidalgo. "L'État doit 1,2 milliard d'euros à la ville de Paris, qu'il ne paie pas sur beaucoup de bases: par exemple, des dépenses que la ville fait pour son compte."
En effet, selon elle, la ville aurait dépensé cette année 400 millions d'euros pour le RSA. "Savez-vous combien l'État rembourse? Alors qu'il devrait intégralement la compenser, il rembourse 40 millions d'euros", précise-t-elle.
La maire de Paris poursuit: "L'État a essayé de nous étouffer, de nous mettre sous la contrainte". Cependant, elle assure avoir choisi de "respecter la promesse de faire en sorte que la transformation de la ville se fasse et de financer le changement climatique".