Fuites, cloques, plafonds effondrés: le lycée Paul Éluard de Saint-Denis prend l'eau
Des plafonds qui s'effondrent, des fuites d'eau en plein couloir ou encore des murs jonchés de cloques. Le plus grand lycée de Saint-Denis prend l'eau depuis le début du mois de mai.
Le 9 mai, le plafond du bureau du CPE du lycée Paul Éluard a cédé. Ce lundi, un autre effondrement s'est produit dans un des bâtiments. Sur les réseaux sociaux, les images de l'insalubrité de l'établissement pleuvent.
Difficile d'enseigner dans l'établissement dans ces conditions. Une quarantaine de professeurs ont donc exercé leur droit de retrait ce lundi et mardi pour réclamer des travaux.
"Il y a de l'eau qui coule le long des câbles électriques, donc il y a des risques d'incendie, de chutes d'élèves parce qu'il y a de l'eau dans les couloirs", liste Mathieu Cohen Granval, représentant Sud Éducation et professeur de mathématiques.
Sans compter l'épuisement des agents, "qui font le ménage en permanence et qui du coup ne font pas d'autres tâches" précise le syndicaliste.
"Il faudrait faire quelque chose et vite"
Professeurs et élèves ne se sentent plus en sécurité dans le bâtiment. "C'est dangereux de laisser le lycée comme ça", estime un élève de seconde au micro de BFM Paris Île-de-France. "Il faudrait faire quelque chose et vite. Au rez-de-chaussée, ça s'est carrément effondré. Je n'imagine même pas l'état des autres étages."
Une autre lycéenne est, elle aussi, angoissée à l'idée de finir les pieds dans l'eau. "Imaginez, on est dans une salle de cours et ça s'effondre sur nous."
Si deux effondrements de plafond ont eu lieu en seulement deux semaines, l'insalubrité de certains bâtiments est bien plus ancienne. Le personnel dénonce le manque de réactivité de la région, qui se défend.
"On va soumettre un plan extrêmement ambitieux de rénovation du bâtiment dans son étanchéité, dans sa toiture, dans ses façades et dans sa qualité énergétique également", explique James Chéron, vice-président de la région chargé des lycées.
"Ce plan pourrait être lancé à partir du vote, au mois de juillet, de cette enveloppe de plus de 40 millions d'euros consacrée par la région à la rénovation du lycée Paul Éluard", finit l'élu.
Insuffisant, pour les membres du personnel. Pour Mathieu Cohen Granval, les travaux au compte-goutte restent une mesure "sparadrap". Le représentant syndical s'inquiète de la période d'attente et de la durée des rénovations, qui pourraient durer plusieurs années.
Le personnel du lycée mobilisé appelle à un rassemblement devant le siège de la région ce jeudi à 12h30 pour faire entendre leurs revendications. Stéphane Peu, député du département, a adressé une lettre à Valérie Pécresse en les soutenant.
En attendant, le lycée continue de se délabrer, à quelques semaines seulement des épreuves du baccalauréat qu'accueille le lycée francilien.