Colombes: la ville ferme la patinoire Philippe-Candeloro, sportifs et habitants se mobilisent
La décision a été officialisée ce samedi après-midi. Après plusieurs mois d'incertitudes, les habitants de la ville de Colombes (Hauts-de-Seine) ont appris la fermeture définitive de leur patinoire municipale.
"Après plusieurs mois de travail et de discussions avec différents partenaires publics et privés, la ville de Colombes décide de suspendre l’exploitation publique de sa patinoire", indique un communiqué transmis par la Ville.
L'équipement a ouvert en 1974 mais la municipalité met en cause des coûts de fonctionnement trop élevés et l'impossibilité de financer une rénovation partielle de la patinoire.
Selon la municipalité, la patinoire a souffert d'un manque d'investissements durant les précédentes mandatures. "502.000 euros investis entre 2014 et 2020 quand au moins 2,5 millions d’euros étaient nécessaires pour les besoins les plus urgents", affirme la Ville.
Un bâtiment énergivore pour le maire
La municipalité chiffre également une rénovation partielle à plus de 8 millions d'euros et 15 millions pour rénover totalement les lieux. "C'est une décision politique qui n'est pas justifiée ni juridiquement ni économiquement", dénonce Amélie Delattre, conseillère municipale d'opposition "Notre parti c'est Colombes".
Le maire (EELV) de Colombes, Patrick Chaimovitch, pointe de son côté la consommation énergétique de la patinoire. "C'est l'équivalent du chauffage de 16 écoles et quand on regarde le coût de l'énergie et particulièrement maintenant depuis la guerre en Ukraine, et bien on est vigilant quant à ce qu'il se passe dans la patinoire", affirme-t-il au micro de BFM Paris Île-de-France.
550 licenciés sans solution
Cette décision ne passe pas non plus auprès des habitants et des sportifs qui se sont rassemblés devant la patinoire juste après l'officialisation de sa fermeture. Les clubs de patinage comptent plus de 550 licenciés dont 18 jeunes qui suivent un cursus sport-études.
"Si la patinoire ferme, je n'ai plus d'école et je ne pourrai plus patiner ni faire de compétition", s'alarme Elisa Maciejewski, patineuse au sein du club.
Les licenciés ont été rejoints dans leur mobilisation par Philippe Candeloro. L'ancien patineur, médaillé olympique, avait donné son nom à l'équipement de Colombes où il avait débuté la pratique à la fin des années 70: "Laisser la patinoire ouverte jusqu'à, au moins, les Jeux olympiques de 2024, ça me paraît essentiel et [il faut] que l'on se mette dès maintenant à réfléchir à une solution à long terme pour rénover l'ensemble du site."
Les licenciés sont aussi dans le flou pour la rentrée. "Il n'y a pas de possibilité de s'inscrire dans une autre patinoire pour la rentrée et les autres clubs sont déjà bien chargés", dénonce Jean Nelson joint au téléphone par BFMTV.com. Cet habitant de Colombes depuis plus de 20 ans a ses deux filles de 27 et 23 ans qui pratiquent le patinage depuis plus de 15 ans dans l'établissement.
"Il n'y a pas de solution non plus pour les clubs de patinage de Colombes qui vont devoir déposer le bilan. Le personnel va devoir faire l'objet de licenciement économique", averti Jean Nelson qui regrette le manque de réponse à ce sujet du maire.
Quant à l'avenir du site de la patinoire, la municipalité souhaite mettre en œuvre "une offre sportive et de loisirs multi activités". Le projet "devrait aboutir d’ici la fin de la mandature" selon le maire qui ne précise pas si des sports de glace pourront continuer à être pratiqués.
Le collectif "Laissez-nous patiner à Colombes", prévoit une mobilisation devant la mairie jeudi à 18 heures alors que se tiendra le conseil municipal. Des voies de recours, judiciaires ou non, sont aussi envisagées pour empêcher cette fermeture.