Retraites: 3100 personnes mobilisées à Vire selon la préfecture, 6000 d'après les syndicats
Des milliers de personnes ont défilé ce samedi après-midi à Vire (Calvados) selon la préfecture pour protester contre la réforme des retraites, dans la terre d'élection de la Première ministre Élisabeth Borne. Selon la préfecture, ils étaient 3100 manifestants, contre 6000 pour les syndicats.
"On veut venir exprimer notre colère (...) C'est plus possible les 49.3 à répétition. On n'est plus en démocratie", considère Anthony Mosconi, 34 ans. "Pas de retraite à 64 ans, ni pour nous, ni pour nos enfants", pouvait-on lire sur les pancartes.
L'ensemble des organisations syndicales avaient appelé à ce rassemblement régional. "Nous manifestons massivement notre colère, non seulement contre ce projet (de réforme des retraites), mais aussi contre le mépris dont le gouvernement nous écrase", écrit l'intersyndicale dans son appel à participer, illustré par un slogan, "64 ans, c'est non!".
"Depuis des mois nous exprimons notre rejet, mais le gouvernement refuse de nous entendre: quel exemple de dialogue! Leur seule réponse, nous la connaissons: c'est la répression du mouvement", affirme encore l'intersyndicale.
Le maire inquiet
En fin de matinée, une quarantaine de syndicalistes ainsi que des agriculteurs de la Confédération Paysanne étaient déjà rassemblés devant la Porte Horloge, point de départ prévu du cortège à 14h30, a constaté un correspondant de l'AFP.
Certains jouaient au chamboule-tout avec des boîtes recouvertes de caricatures de ministres ou du chef de l'Etat, d'autres au 64 bornes, dérivé du célèbre Mille Bornes, avec comme objectif d'atteindre sa retraite.
Avant le départ du cortège, la préfecture a décidé de changer le parcours de la manifestation. Sur BFMTV, le maire de Vire, Marc Andreu Sabater a expliqué que c'était en raison du nombre de manifestants attendus: près de 10.000 selon l'intersyndicale. Mais ce nouveau tracé empêche les manifestants de passer devant la sous-préfecture et la permanence d'Élisabeth Borne, ardemment protégée selon notre journaliste présent sur place.
Le maire de Vire se dit "inquiet" par la présence "d'individus malintentionnés" qui seraient présents "pour d'autres intentions que de manifester contre les retraites".
"On peut penser qu'un regroupement important suscite forcément la présence de ce types de personnes", affirme le maire de Vire sur BFMTV.
Plusieurs mesures prises
Quelques commerces ont protégé leurs vitrines avec des plaques de bois, principalement des banques, des agences immobilières et des boutiques de téléphonie. Marc Andreu Sabater a fait savoir que la municipalité avait -face à l'affluence- procédé à une "sécurisation des espaces publics et à un retrait des mobiliers urbains" pour éviter qu'ils ne deviennent des objets à lancer contre les forces de l'ordre.
De son côté, la préfecture a fait savoir que "les services de l'Etat mettront en place un dispositif de contrôles afin d'assurer la sécurité des biens et des personnes".
"Des mesures d'interdiction ont par ailleurs été édictées", indique-t-elle: "interdiction d'utilisation, de détention, de transport et d'usage d'engins pyrotechniques et inflammables; interdiction de vente à emporter de boissons alcoolisées en centre-ville de Vire". Elle rappelle également qu'"en cas de dommages causés à des personnes et des biens, la responsabilité civile et pénale des manifestants pourra être engagée".