"On attend quoi?": un maire de la Manche "démuni" après avoir été insulté et frappé dans sa commune

Michel Richomme, maire de Pont-Hébert, a été agressé par un individu le 9 juin 2023. - BFM Normandie
"Tout le monde a peur". Le maire de Pont-Hébert (Manche) a été agressé vendredi dans sa commune par un individu déjà connu pour des violences sur les commerçants et habitants.
Michel Richomme s'est rendu dans l'après-midi dans les rues de sa commune après avoir été appelé par des commerçants pour essayer de raisonner un individu au comportement agressif. Il a tenté de discuter avec l'individu, qui a reconnu le maire.
"Il m'a dit 'c'est toi monsieur le maire, c'est toi qui a porté plainte le mois dernier, je vais te casser la gueule', j'ai essayé de de la raisonner, de discuter avec lui, il était redevenu fou comme à chaque fois, il m'a administré un coup de poing dans les côtes", raconte Michel Richomme à BFM Normandie.
Juste après, les gendarmes, que le maire avait contacté quelques minutes avant l'agression, sont arrivés et ont maîtrisé l'homme. Il a été placé en garde à vue et le maire a déposé plainte contre lui.
"Depuis deux mois, il sème le trouble"
Le maire regrette l'absence de réaction des autorités face à cet individu d'une trentaine d'années souffrant de troubles psychiatriques déjà connu pour des violences.
"Depuis deux mois dans ma commune, il sème le trouble, il demande de l'argent, il agresse les passants et commerçants, il a déjà cassé une vitrine de ma commune" déplore-t-il, précisant avoir déjà porté plainte le 27 avril après des agressions de plusieurs commerçants et des menaces de mort.
Mais à chaque fois que les gendarmes interviennent, "ils l'emmènent au Bon sauveur de Saint Lô ou de Cherbourg (un établissement accueillant des personnes souffrant de troubles psychologiques et psychiatriques, ndlr), il ressort quelques jours après et revient dans la commune, c'est un éternel recommencement".
"On attend quoi? Qu'il se passe comme à Annecy?"
Michel Richomme a déjà contacté à plusieurs reprises le procureur de la République de la Manche et le préfet. S'ils "le soutiennent", ils assurent ne rien pouvoir faire car les faits ne relèveraient "pas du pénal mais de la psychiatrie", explique le maire.
"Je suis révolté contre le psychiatre du Bon Sauveur. On attend quoi? Qu'il se passe comme à Annecy? Comme il y a 15 jours l'infirmière?" interroge le maire, faisant référence à l'attaque au couteau qui a fait plusieurs blessés jeudi et l'infirmière poignardée à mort à Reims fin mai.
"Une psychose" dans la commune
Selon lui, "une psychose" est en train de s'installer dans sa commune "calme" d'habitude. "Tout le monde a peur", martèle-t-il.
Michel Richomme en vient même à se demander s'il ne va pas démissionner en raison de cette situation face à laquelle il se dit "démuni". "C'est mon premier mandat de maire, mais je vais démissionner s'il n'y a pas de solution, j'ai 75 ans, je ne vais pas me faire taper en permanence", assure le maire.