Savoie, Aveyron, Charente... Des départements ont déjà dépassé leur niveau normal de pluie en mars

À l'échelle nationale, plus de 60% du cumul mensuel normal de pluie est déjà tombé ces deux dernières semaines. Mais certains départements du sud-est souffrent encore d'un déficit pluviométrique important.

Après un début d'année marqué par un déficit de pluie important, avec notamment 32 jours sans précipitations entre le 21 janvier et le 21 février, le pays connaît à nouveau des averses ces dernières semaines.

Certains départements ont d'ailleurs déjà atteint "voire largement dépassé" leur normale mensuelle de précipitations, indique Météo-France ce vendredi sur Twitter.

La Savoie, la Haute-Savoie, l'Aveyron ou encore la Charente ont enregistré en ces deux premières semaines du mois de mars un niveau de pluie entre 250 et 300% de leur normale mensuelle.

Le Nord, le Pas-de-Calais, les Deux-Sèvres, ou encore la Gironde ont également connu des niveaux bien supérieurs aux niveaux normaux.

Des disparités départementales

Cependant, certains départements connaissent encore des déficits pluviométriques. C'est notamment le cas du Var, où il "manque encore 47mm" de pluie pour atteindre des niveaux normaux. Les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, les Pyrénées-Orientales et le Gard connaissent aussi des déficits.

À l'échelle nationale, il est tombé 42mm de pluie entre le 1er et le 12 mars, soit 63% du cumul mensuel normal, note Météo-France. L'institut souligne encore les disparités entre les départements, précisant que pendant la deuxième semaine de mars, les précipitations ont principalement concerné la moitié nord du pays, avec "moins de 10mm" de pluie sur le pourtour méditerranéen et la Corse.

Des niveaux suffisants pour remplir les nappes phréatiques?

Si une partie du pays a connu de nombreuses averses récemment, cela ne suffira pas à compenser la sécheresse des derniers mois, selon les spécialistes.

"Pour qu'on ait une situation équitable et qu'on sorte un peu de cette sécheresse, il faut qu'il pleuve de cette façon pendant trois ou quatre mois consécutifs", a estimé sur BFM Paris-Île-de-France Patrick Marlière, météorologue.

Et cela ne résoudrait pas "complètement le problème des nappes phréatiques", selon lui. En effet, elles se rechargent surtout entre novembre et mars, une période qui a été très sèche, laissant les nappes à des niveaux que l'on retrouve habituellement en août.

Des sols devenus hydrophobes

Aussi, après une longue période de sécheresse, les sols ont eu le temps de devenir très secs, et donc hydrophobes. Cela signifie qu'ils sont devenus perméables avec une croûte qui s'est formée à la surface. Ainsi, l'eau a des difficultés à s'y infiltrer et les pluies ou les fontes de neige ont tendance, à l'inverse, à ruisseler.

"Quand le sol est trop dur et trop sec, il n'absorbe pas l'eau", a résumé sur BFMTV Gaël Musquet, météorologue spécialisé dans l'anticipation des catastrophes naturelles.

Météo-France prévoit de nouvelles averses ce week-end sur de nombreux départements du nord au sud-ouest, en passant par l'est du pays. L'institut prévoit aussi des pluies dans le nord-ouest en début de semaine prochaine.

Emilie Roussey