Pluie, grisaille et orages: pourquoi la météo maussade plombe notre moral

Le week-end de l'Ascension n'était qu'une parenthèse enchantée. Alors que le mois de juin se profile, le temps demeure toujours aussi instable au-dessus de l'Hexagone, entre pluies, orages et parfois quelques belles éclaircies. Ce mauvais temps dure depuis la fin de l'année 2023 et devrait se poursuivre encore plusieurs jours à cause du phénomène de "goutte froide".
Un printemps peu ensoleillé
Alors que l'ambiance printanière se fait attendre, c'est notre moral qui risque d'en prendre un coup. Le premier responsable? Un manque d'ensoleillement. En effet, "ce printemps 2024 a été peu ensoleillé en France, avec 452 heures de soleil en moyenne nationale pour une normale de 508 heures", souligne le site spécialisé La Chaîne Météo.
Or, la lumière naturelle est primordiale pour garder le moral. "Elle permet de sécréter des neurotransmetteurs, comme la sérotonine, la fameuse hormone du bonheur", explique à BFMTV.com la psychologue clinicienne Johanna Rozenblum. "La vitamine D, qui permet de réguler l'humeur, est aussi favorisée par l'exposition au soleil", poursuit la spécialiste.
Sous les rayons du soleil, on fait aussi le plein de mélatonine, une hormone qui est déchargée à la fin de la journée pour favoriser l'endormissement. "Si on ne voit pas assez la lumière, on ne sécrète pas assez de mélatonine et notre cycle circadien est perturbé. Résultat, on dort mal, on est fatigué et on n'a pas le moral", souligne Johanna Rozenblum.
"Météosensibilité"
Ces désagréments d'origine physiologique sont renforcés chez certaines personnes, dites "météosensibles". "C'est un terme qu'on voit apparaître depuis quelques années et qui désigne le fait d'être sensible aux perturbations météorologiques, autant sur le plan physique que psychique", explique à BFMTV.com le psychiatre Jérôme Palazzolo, chercheur à l'université Nice-Côte d'Azur.
Cette "météosensiblité" peut se manifester à n'importe quelle période de l'année, contrairement au trouble affectif saisonnier - parfois appelé dépression saisonnière - qui est davantage propre à l'automne et à l'hiver.
"Il y a aussi une croyance auto-réalisatrice chez certaines personnes qui se persuadent que quand il pleut, elles sont forcément tristes", pointe le psychiatre.
Le beau temps, une récompense après l'hiver
À l'approche du mois de juin, la déprime liée au mauvais temps s'explique également par une attente non satisfaite. "Il y a un côté déceptif. On est nombreux à mal supporter la fin de l'hiver et on met beaucoup d'espoir sur ces beaux jours qui reviennent. C'est comme une récompense qu'on ne voit pas venir", observe Johanna Rozenblum.
Heureusement, des parades existent. "Il faut maximiser l'exposition à la lumière naturelle, même s'il ne fait pas beau", insiste la psychologue-clinicienne, qui appelle à profiter des journées qui rallongent.
Johanna Rozenblum recommande également de "maintenir une activité physique pour sécréter de la dopamine", l'hormone du plaisir, et "conserver ses interactions sociales pour produire de l'endorphine", l'hormone du lien social. En résumé, "il ne faut pas s'arrêter à la couleur du ciel et continuer ses activités".