Nouvelles licences de taxi à Lyon: des manifestants s'introduisent dans l'hôtel de la métropole

Les fédérations de taxi indépendants reprochent à la collectivité d’avoir tué la profession en proposant des licences de taxi gratuites prochainement. - BFM Lyon
Une centaine de chauffeurs de taxis ont pénétré ce lundi dans l’hôtel de la métropole de Lyon. Ils manifestent contre l’augmentation du nombre de licences de taxi dans la métropole, votée ce lundi. Une décision qui a fait bondir certaines organisations d’artisan-taxi.
Ce week-end, elles ont lancé un appel manifester ce lundi et mardi devant la métropole de Lyon. Dans leur communiqué, elles affirment que la collectivité "veut inonder la métropole de taxis pour tuer la profession".
Ce lundi, une centaine de chauffeurs de taxi ont répondu à l'appel à manifester. D’après BFM Lyon, la manifestation a quelque peu dégénéré. La rencontre avec le vice-président, Jean-Charles Kohlhaas, n’a pas donné satisfaction à plusieurs artisans-taxi qui se sont introduits à l’intérieur et jusqu'au conseil de la métropole pour exprimer leur mécontentement.
"Kohlhaas démission"
"Kohlhaas démission", ont scandé certains manifestants qui sont parvenus à entrer dans les couloirs de l'hôtel de la métropole.
Au micro de BFM Lyon, Jean-Charles Kohlhaas avait justifié son choix en expliquant qu'il s'agissait de la création de "quelques dizaines" de licences gratuites et non-cessibles "dans les années qui viennent".
"Aujourd'hui, les taxis sont en souffrance. Cela veut dire qu’on a la moitié des taxis qui achètent des licences à des prix qui deviennent totalement dingues et des locataires qui n’arrivent plus à payer les locations. Il faut arriver à calmer cette spéculation", soulignait encore le vice-président en charge des Déplacements.
D'après la métropole de Lyon, "depuis 2012, le nombre de licences de taxis n’a pas évolué, environ 1400".
Une rencontre avec le président EELV
À l'issue d'une prise de parole de plusieurs représentants des taxis, qui avaient exprimé leurs doléances devant des conseillers médusés, un rendez-vous a finalement été pris en fin de journée avec Bruno Bernard.
"Avec plus de taxis, nous n'arriverons plus à vivre de notre travail. C'est donc plus d'heures pour compenser, ce qui veut dire être plus fatigué au volant et se mettre en danger", a expliqué à l'AFP Ahmad Marouani, un professionnel de 47 ans.
"Nous voulons une vraie concertation", a aussi affirmé Abdelatif Grine, avançant le nombre d'une "cinquantaine" de nouvelles licences envisagées par la métropole, qui devait en discuter lors d'une première réunion sur la question le 5 juillet prochain. Cette dernière a été maintenue.
"Il nous a entendus"
La délégation de chauffeurs de taxis qui ont manifesté s'est félicitée d'une rencontre avec le président EELV de la Métropole Bruno Bernard avec le sentiment "d'avoir été écoutés".
"Il nous a entendus. Aujourd'hui, on n'en est plus à savoir combien il faut créer de licences mais s'il faut vraiment en créer", a déclaré à l'AFP Abdelatif Grine, porte-parole de l'intersyndicale et président de la Fédération des taxis indépendants (FTI) du Rhône.
"Plusieurs dates de réunions dans l'année" ont été proposées par l'exécutif de la Métropole, qui a organisée une rencontre avec des chauffeurs mécontents dont une centaine avaient interrompu ce lundi une assemblée pleinière pour protester contre la possibilité d'émission de nouvelles licences.
"Rien n'est acté"
"Rien n'est acté. Les négociations sont ouvertes", a souligné pour sa part la Métropole, qui avait envisagé initialement "plusieurs dizaines de licences gratuites et non-cessibles pour éviter le phénomène de spéculation". Vendues ou louées, ces licences permettent d'exercer le métier de taxi.
"Depuis 2012, le nombre de licences de taxis n'a pas évolué, environ 1.400" sur le territoire métropolitain, avait indiqué dans un communiqué la Métropole la semaine dernière.
"Depuis quatre ans, le secteur connaît une envolée des prix des licences (près de 100% d'augmentation, pour atteindre 150.000 euros et plus), qui se répercute sur les loyers demandés aux locataires gérants (près de 100% d'augmentation également, pour atteindre 1.500 euros par mois et plus). La situation n'est tout simplement plus tenable", avait-elle estimé, alors que les chauffeurs de taxis se plaignent de la baisse de leur clientèle au profit des chauffeurs de VTC.