"La lanterne magique": une cagnotte participative pour réaliser un film inspiré des dessins des enfants d'Izieu

"La lanterne magique". La maison d'Izieu a lancé un financement participatif pour réaliser un film d'animation inspiré par les enfants qui y ont séjourné. Ce projet est une collaboration avec le studio d'animation "Parmi les lucioles films" et l'école d'art lyonnaise Emile Cohl. L'objectif est de récolter 30.000 d'euros d'ici avril et un tiers de la somme a déjà été atteint sur la cagnotte disponible sur KissKissBankBank.
Le but de ce projet est de rendre hommage et de ne pas oublier l'histoire de la maison d'Izieu et de ses jeunes occupants. Entre mai 1943 et avril 1944, en pleine occupation nazie, 44 enfants juifs réfugiés ont séjourné dans cette maison de l'Ain, avec sept éducateurs dont les propriétaires de la maison, Sabine et Miron Zlatin.
Trois histoires
D'origine allemande, polonaise, belge ou encore française, ces enfants ont pu trouver refuge momentanément à Izieu avant d'être capturés puis tués lors de la rafle du 4 avril 1944. Lors de leur séjour dans l'Ain, ces enfants ont créé de nombreuses histoires sous forme de rouleaux dessinés qui étaient projetés à la lueur d'une bougie. Parmi ces œuvres se trouvent "Le trésor du capitaine Blood", "A la poursuite du bandit" et "Ivan Tsarawitch". Trois histoires qui vont être adaptées avec le court-métrage d'animation "La lanterne magique".
"Ce film, ce court-métrage d'animation, il va prolonger l'intention cinématographique des enfants de la colonie d'Izieu lorsqu'ils créaient en 1943, des bandes-dessinées qui fonctionnaient ensuite à la veillée sur le principe d'une lanterne magique. On faisait défiler les images projetées sur un mur. On savait qu'on avait un trésor avec ces rouleaux de bandes-dessinées conçus comme des bobines de films", a expliqué à BFM Lyon Dominique Vidaud, le directeur de la maison d'Izieu.
Pour coller la réalité de l'époque et aux diverses origines des enfants d'Izieu, des élèves du groupe scolaire Aimé Césaire à Vaulx-en-Velin vont prêter leur voix à ce court-métrage. Tous font partie de la classe UPE2A de l'établissement et sont de jeunes réfugiés.
"Instant d'insouciance"
Actuellement conservées à la Bibliothèque nationale de France, "ces fragiles bandes de papier, portent une charge émotionnelle unique de la vie à la Colonie", expliquent ceux derrière ce projet sur la page de leur cagnotte.
"C’est cet instant d’insouciance, témoin de leur complicité juste avant le drame, qu’il s’agit de donner à vivre à nos contemporains. Car ces rouleaux, peu ou pas exposés, ont une dimension de document unique qui aspire à renaître pour ne jamais oublier", peut-on lire
Une fois réalisé, le court-métrage sera diffusé au mémorial de la maison d'Izieu, à la Bibliothèque nationale de France à Paris mais également au musée d'art et d'histoire du judaïsme, pour une exposition prévue en 2023.