BFM Lyon
Lyon

Des étudiants "indésirables"? A Lyon-3, le bal du droit annulé par la direction pour discrimination

placeholder video
Le président de l'université a annoncé vendredi dernier l'annulation du bal de la faculté de droit à Lyon-3. Il dénonce "de la discrimination" après la découverte d'une liste d'étudiants blacklistés par les organisateurs.

Pas de bal de droit à Lyon-3. Le président de l'université de Lyon-3, Eric Carpano, a annoncé dans un mail interne, vendredi dernier, que le bal du Droit, qui devait se tenir le 14 mai, n'aura finalement pas lieu. Il accuse l'association étudiante organisatrice du bal, la Corpo, d'avoir constitué "une liste d’étudiants et d’étudiantes indésirables", et d'avoir créé des "supports de communication d’une violence symbolique très forte".

Certains étudiants auraient en effet reçu mercredi dernier des cartons de "non-invitation". Des faits de "discrimination" selon le président regrettant que "les conditions d'organisation de ce bal dans la paix et la sérénité ne soient plus réunies".

Des "critères uniquement d'ordre public"

Contactée par BFM Lyon, la Corpo dénonce des "affabulations" de l'université, "des allégations et amalgames mis sur le dos de l'organisation". Si l'association confirme l'existence d'une black-list "d'une quinzaine de personnes", et que des "cartons de non invitations ont été envoyés", elle soutient ne pas "savoir d'où ils proviennent".

"Au-delà de la violence symbolique du message communiqué par Monsieur le Président Carpano sans laisser la moindre place pour un échange, les faits relatés comme graves et concordants ne correspondent pas à la réalité", déclare l'association dans un communiqué.

La Corpo explique que ce listing a été fait avec le service "hygiène et sécurité" de l'université (ce que dément le service en question), sur des "critères uniquement d'ordre public". Selon elle, les personnes blacklistées seraient, par exemple, montées sur les toits de l'université ou auraient agressé verbalement ou physiquement des membres de l'encadrement.

Dans un communiqué, les étudiants organisateurs se disent "déterminés à envisager toutes les solutions possibles pour pouvoir proposer à l’université Jean Moulin Lyon-3 un moment d’exception". Ils se réunissent aujourd'hui pour réflechir aux suites, notamment juridiques, à donner à l'affaire.

Une montée du racisme

Cet épisode s'inscrit dans un contexte relativement tendu; le syndicat étudiant Unef avait fait part il y a quelques jours de ses inquiétudes de l'augmentation d'actes racistes au sein de la l'université. Dans son mail envoyé aux 2000 élèves participants, la présidence de Lyon a rappelé que "la communauté universitaire, indivisible, est un lieu où les liens se tissent et où la fraternité, valeur cardinale de la République, se construit".

L'université a refusé de répondre à nos questions, expliquant s'en tenir au communiqué interne de vendredi.

Hugo Francés et Hanna Devaud