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"Des documents précieux": des lettres et dessins orignaux des enfants exposés à la maison d'Izieu

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Plusieurs de ces documents ont été donnés par l'historien Serge Klarsfeld qui au micro de BFM Lyon a expliqué l'importance de ces documents. Ils sont exposés à la maison d'Izieu depuis ce mercredi.

Vingt-deux lettres et dessins originaux. L'exposition temporaire "Couleurs de l’insouciance, paroles et images des enfants de la maison d’Izieu dans les collections de la BnF" s'est ouverte ce mercredi au musée-mémorial de la maison d'Izieu, dans l'Ain.

Des documents appartenant aux enfants y ayant vécu avant la rafle du 6 avril 1944 y sont exposés. "Conservés par la Bibliothèque nationale de France depuis 1993, vingt-deux documents reviennent pour la première fois à la Maison d’Izieu", explique le mémorial sur son site internet.

Parmi ces derniers, des dessins et petits mots réalisés "pour faire un cadeau à un copain, pour envoyer à un parent, pour le plaisir du temps passé à raconter une histoire avec des traits et de la couleur dans une journée ponctuée de promenades, de jeux de plein air, de baignades ou de préparation de spectacle".

La Gestapo voulait "détruire les souvenirs"

Plusieurs de ces dessins ont été donnés par l'historien et avocat Serge Klarsfeld qui, au micro de BFM Lyon, parle de "documents précieux".

"Les dessins que je possède resteront à la maison d'Izieu. C'est tout à fait naturel qu'ils fassent parti de tous les documents que les enfants d'Izieu ont produit. Ce sont des documents précieux puisque la Gestapo voulait détruire complètement non seulement la vie des enfants mais leurs souvenirs", explique l'historien au micro de BFM Lyon.

"La maison d'Izieu est l'endroit où des milliers de jeunes viennent voir quelle était la vie de ces enfants avec qu'elles n'aient été supprimées par ce pouvoir dictatorial, raciste et antisémiste des nazis", continue-t-il.

Des documents "porteurs" d'espoir

Pour la Maison d'Izieu, ces documents exposés sont "porteurs de messages d’espoir, symboles de vie devenus archives historiques". Ils "invitent à un moment d’introspection pour interroger notre condition humaine et réaffirmer la nécessité de chérir la vie".

Ces dessins vont également inspirer un court-métrage d'animation intitulé La lanterne magique et réalisé par le studio d'animation "Parmi les lucioles films" et l'école d'art lyonnaise Emile Cohl. Son but est de rendre hommage aux jeunes occupants de la maison d'Izieu.

Entre mai 1943 et avril 1944, en pleine occupation nazie, 44 enfants juifs réfugiés ont séjourné dans cette maison de l'Ain, avec sept éducateurs dont les propriétaires de la maison, Sabine et Miron Zlatin. Ils ont été capturés puis tués lors de la rafle du 4 avril 1944, ordonnée par la Gestapo de Lyon.

Marine Langlois