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"Une ville héroïque": dans les rues d'Irpin, Macron rend hommage à la résistance ukrainienne

Le chef de l'État est arrivé ce jeudi matin tôt à Kiev, aux côtés des dirigeants italien et allemand Mario Draghi et Olaf Scholz. Une grosse partie de la matinée, il a déambulé dans les rues d'Irpin, dans la banlieue du nord-ouest de Kiev, ville réputée verrou vers la capitale.

Après un trajet très médiatisé, dans lequel les trois dirigeants français, italien et allemand ont tenu un "mini-sommet européen" au cours duquel Emmanuel Macron a fait savoir que la France voulait la victoire militaire de l'Ukraine, la visite de Kiev ce jeudi a démarré à Irpin.

Symbole de la résistance ukrainienne, cette ville moyenne de 60.000 habitants dans dans la périphérie nord-ouest de la capitale ukrainienne a été reprise aux forces russes fin mars dernier. Et porte en son sein les stigmates du conflit.

Constater les dégâts

Au cours de sa déambulation dans la ville victime des bombardements russes et aux façades criblées de balles, le président français a pu constater les dégâts laissés par la guerre. Il y a honoré la résistance des habitants.

"Cette visite est très importante pour les Ukrainiens pour que le président se rende compte des dégâts, mais aussi de l'incroyable résistance du peuple ukrainien", a expliqué à BFMTV Étienne de Poncins, ambassadeur de France en Ukraine.

Le président français a déclaré aux journalistes l'accompagnant avoir vu "les stigmates de la barbarie" sur "un site, ici, qui a été détruit" par les Russes.

"L'armée russe a été arrêtée à côté de plusieurs autres villes où des massacres ont été perpétrés; où nous avons les premières traces de ce qui sont des crimes de guerre", a poursuivi le chef de l'Etat français.

Entre les rues de la ville martyre, Macron a salué "l'héroïsme" des Ukrainiens.

"On a tous vu ces images d'une ville dévastée, qui est à la fois une ville héroïque puisque c'est ici, entre autres, que les Ukrainiens ont arrêté l'armée russe qui descendait sur Kiev. Donc il faut se représenter l'héroïsme de l'armée, mais aussi de la population ukrainienne", a déclaré, grave, le président français.

Soutien réaffirmé et réponse aux critiques

Critiqué par Volodymyr Zelenski pour n'avoir pas pris clairement position pour l'Ukraine, le dirigeant français a été accusé d'"et en même temps" dans sa gestion du conflit, en voulant ménager Poutine.

C'est pour réaffirmer clairement son soutien aux "héros ukrainiens" qui repoussent autant qu'ils peuvent "l'armée russe" -comme il l'a déclaré à Irpin- que le chef de l'État français a organisé cette visite. Il y a affiné ses propos polémiques de début juin, lorsqu'il avait appelé à ne pas "humilier la Russie".

Interrogé par des journalistes sur ces précédentes déclarations, Emmanuel Macron s'est défendu. "La France est aux côtés de l'Ukraine depuis le premier jour" (...) Nous sommes aux côtés des Ukrainiens sans ambiguïté", a-t-il protesté.

"Il faut que l'Ukraine puisse résister et l'emporter", a-t-il également lancé au milieu des ruines.

Emmanuel Macron a rappelé souhaiter que "les crimes de guerre puissent être jugés, et que le travail soit fait" notamment grâce à l'aide "des experts, gendarmes et magistrats" français qui collaborent avec les autorités ukrainiennes depuis plusieurs semaines.

Il a enfin rappelé le "soutien" de la France "à l'Ukraine et sa population" par "les aides d'équipements (militaires) défensifs, puis offensifs" dont les canons automoteurs français Caesar.

Après cette visite d'Irpin, verrou sur la route de Kiev, le président de la République doit assister à une cérémonie d’accueil au Palais Mariinskyi Zelensky, dans lequel tous les dirigeants européens s'entretiendront ensuite.

Hortense de Montalivet