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Une humanitaire suisse a été enlevée au Darfour

Un camp de réfugiés au Darfour, région du Soudan, en août 2017 (photo d'illustration)

Un camp de réfugiés au Darfour, région du Soudan, en août 2017 (photo d'illustration) - Ashrad Shazly-AFP

Une humanitaire suisse a été enlevée au Darfour, région de l'ouest du Soudan déchirée par la guerre, ont annoncé ce dimanche les autorités suisses et une responsable de l'ONU.

Plusieurs humanitaires soudanais et étrangers ont été enlevés au Darfour ces dernières années, mais il s'agit du premier enlèvement depuis que l'ONU a commencé en juin à réduire ses Casques bleus dans cette grande région en proie à un conflit meurtrier depuis des années. Le rapt intervient également deux jours après la décision de Washington de lever son embargo vieux de vingt ans contre le Soudan. 

Enlevée près de son domicile

Le ministère suisse des Affaires étrangères a indiqué être "au courant du cas d'une Suissesse kidnappée au Soudan (Darfour)", ajoutant que les représentants helvétiques étaient "en contact avec les autorités locales". Il n'a fourni aucun détail sur l'identité de la personne enlevée ni sur les circonstances de son enlèvement.

Marta Ruedas, coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le Soudan, a aussi confirmé cet enlèvement. La Suissesse, qui a vécu au Soudan pendant plusieurs années, a été "enlevée la nuit dernière par des hommes armés non identifiés près de son domicile dans le centre de recherche agraire à Al-Facher". Elle ne "faisait pas partie du personnel de l'ONU mais était engagée dans une série de collaboration avec les activités de l'ONU", a-t-elle précisé. "Nous espérons un règlement positif de cette affaire", a ajouté la responsable de l'ONU.

Aucun commentaire sur cet enlèvement n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès des autorités soudanaises. Selon des informations relayées sur les réseaux sociaux, la Suissesse travaillait pour une ONG suisse qui aide des enfants.

Plusieurs humanitaires enlevés

Plusieurs humanitaires soudanais et étrangers ont été enlevés ces dernières années dans le Darfour, une région où des insurgés issus de minorités ethniques, s'estimant marginalisés, ont pris les armes en 2003 contre le pouvoir de Khartoum, aux mains de la majorité arabe. Ce conflit a fait près de 300.000 morts tandis que 2,5 millions de personnes ont été déplacées, selon l'ONU.

Le président Omar el-Béchir affirme depuis quelques mois que la guerre est terminée au Darfour, ce que contestent des organisations de défense des droits de l'homme. Il a prolongé ce dimanche de deux mois un cessez-le-feu unilatéral décrété dans trois États en conflit dont celui du Darfour. 

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté fin juin une résolution qui diminuera de 30% le nombre de forces constituant la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) malgré les réticences des organisations de défense des droits de l'Homme.

C.H.A. avec AFP