Climat: la conférence de l'ONU s'est ouverte à Lima

190 délégations venues du monde entier sont venues assister aux négociations sur le réchauffement climatique, qui se sont ouvertes ce lundi à Lima, au Pérou. Deux semaines pour trouver les bases d'un accord multilatéral.
Les négociations pour un accord global sur le climat se sont ouvertes lundi à Lima, au Pérou. Au total, 190 délégations du monde entier sont présentes pour deux semaines de débat sur les engagements de chaque pays dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le but? Ouvrir la voie à un accord multilatéral dans un an à Paris.
Le constat est désormais largement partagé par la communauté internationale: il y a urgence à agir à une échelle beaucoup plus ambitieuse car les émissions de gaz à effet de serre ne cessent de croître (+2,2% par an). A ce rythme, la planète se dirige vers une hausse des températures d'environ 4°C d'ici la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle.
Vers des changements drastiques
Les changements à opérer pour limiter à 2°C la hausse de la température du globe, seuil au delà duquel les experts prédisent des impacts irréversibles et dramatiques, sont drastiques. Mais selon le Giec (groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) il est possible de relever le défi.
Pour y parvenir, il faudrait laisser dans le sol les deux tiers des réserves fossiles connues à ce jour. Une perspective à laquelle sont réticents les pays producteurs et les multinationales du secteur. Car pour remplacer le pétrole, le charbon et le gaz, il faudrait investir massivement dans les énergies non émettrices de CO2. Des investissements qui d'après le Giec devraient tripler, voire quadrupler entre 2010 et 2050.
Améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments, des transports et des processus industriels, et stopper la déforestation font aussi partie du programme. Pour arriver à maintenir le cap des 2°C, chaque pays va devoir annoncer d'ici mi 2015 "sa contribution nationale" à l'effort global.
Des engagements financiers
A Lima, la nature de ces contributions devra être arrêtée: réduction des émissions de gaz à effet de serre en valeur absolue, par habitant, par unité de PIB, par secteur d'activité. Les pays en développement défendent aussi l'idée que les contributions des pays riches doivent inclure des engagements financiers pour soutenir leurs actions de réduction des gaz à effet de serre.
Sans attendre le rendez-vous de Lima, l'Europe s'est récemment fixée comme objectif de réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030. Les Etats-Unis se sont engagés à les baisser de 26 à 28% entre 2005 et 2025 et la Chine a pour la première fois donné une date (autour de 2030) à partir de laquelle elle veut les diminuer.
Malgré ce contexte porteur, les négociateurs à Lima n'auront pas trop de quinze jours pour définir les grandes lignes de l'accord de 2015 et préciser comment les pays riches tiendront leurs promesses de 100 milliards de dollars d'aide aux pays du sud en 2020.
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