Tunisie: les ministres de l'Education et des Finances limogés

Les ministres contestés des Finances et de l'Education ont été limogés par le Premier ministre tunisien.
Les ministres des Finances et de l'Education tunisiens ont été limogés par le chef du gouvernement Youssef Chahed d'après une source gouvernementale, rapporte l'AFP lundi matin.
Le Premier ministre "a relevé de leurs fonctions Lamia Zribi, ministre des Finances, et Néji Jalloul, ministre de l'Education", indique cette source sans plus de précisions.
Le ministre de l'Investissement, Fadhel Abdelkéfi, assurera l'intérim pour les Finances, tandis que le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Slim Khalbous, sera temporairement chargé du portefeuille de l'Education, selon la même source.
Le ministre de l'Education, qui a notamment initié une réforme du calendrier scolaire, avait une relation conflictuelle avec de nombreux enseignants qui s'estimaient régulièrement "insultés" par ses propos à leur égard. Ses défenseurs, eux, louaient son franc-parler sur les "dépassements" dans le secteur. Son départ était réclamé avec insistance depuis plusieurs mois par un syndicat.
Dépréciation du dinar tunisien
Quant à la ministre des Finances, elle a récemment été critiquée après une interview au cours de laquelle elle a évoqué le dinar tunisien. Bien que son ministère s'en soit défendu, elle a été accusée d'accélérer, même involontairement, la dépréciation de la monnaie nationale.
Le limogeage des deux ministres intervient aussi après la visite houleuse jeudi d'une délégation ministérielle, menée par le chef du gouvernement, à Tataouine, région du sud agitée depuis plusieurs semaines par des mouvements sociaux.
L'actuel gouvernement, dit d'union nationale, a été formé l'été dernier après des semaines de pourparlers, après que son prédécesseur a été jugé en échec sur l'économie.
En février, Youssef Chahed a procédé à un remaniement marqué par un changement de titulaire au poste stratégique de ministre de la Fonction publique, et un ancien syndicaliste avait été remplacé par un dirigeant de la centrale patronale. Face aux critiques, le chef du gouvernement a purement et simplement supprimé le portefeuille.
Si la Tunisie, unique pays rescapé des "Printemps arabes", a réussi sa transition politique, elle reste engluée dans la morosité économique et sociale six ans après sa révolution.
Face aux difficultés, le pays a dû conclure un nouveau plan d'aide de 2,9 milliards de dollars sur quatre ans auprès du Fonds monétaire international (FMI).
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