Royaume-Uni: la réforme qui agace les expatriés français

- - Le palais de Westminster à Londres - Illustration / Alex Loach
En vertu d'une nouvelle réglementation britannique tout juste entrée en vigueur, les Français expatriés dans le pays ne peuvent plus récupérer simplement, sur des supports financiers français, les fonds placés en épargne retraite individuelle pendant leur période d'activité au Royaume-Uni.
S'ils veulent que ces sommes soient reversées directement sur des produits en France, les épargnants doivent désormais consentir une taxation supplémentaire. Ils peuvent sinon récupérer le produit de leur placement au Royaume-Uni une fois atteint l'âge minimal, mais au risque d'une complication fiscale et d'une exposition aux mouvements des devises.
"Cela intervient dans un contexte de négociations autour du Brexit dont on ne connaît pas encore les modalités, beaucoup de Français s'inquiètent car ils se rendent compte que tout devient plus aléatoire. Ces gens ont très mal pris ce vote car ils sont désormais contraints de se poser des questions qu'ils ne se posaient pas jusque-là" a expliqué mardi à l'AFP Christophe Premat, député (PS) des Français établis en Europe du Nord.
Réforme pré-Brexit
Interrogée, l'ambassade de France à Londres a tenu à souligner que la réforme des conditions de transfert des fonds de pension était une question technique bien distincte du Brexit, et dont les contours avaient commencé à être élaborés avant le référendum.
En imposant des conditions plus drastiques aux conditions de ces transferts, les autorités britanniques voudraient mettre fin à l'effet d'aubaine dont bénéficiaient les épargnants français optant plus tard pour le rapatriement - les placements sur les fonds de pension individuels faisant l'objet d'une fiscalité avantageuse au Royaume-Uni.
Côté britannique, le changement consiste davantage à toiletter le système fiscal actuel et ne représente pas une modification d'ampleur, précise-t-on au Trésor.