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Palestine

"Il doit mettre fin à son contrôle de Gaza": plusieurs pays arabes appellent au désarmement du Hamas

 Des membres du Hamas se mettent au garde-à-vous avant la remise des corps de quatre otages israéliens à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 février 2025.

Des membres du Hamas se mettent au garde-à-vous avant la remise des corps de quatre otages israéliens à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 février 2025. - Eyad BABA / AFP

Outre l'appel au désarmement du Hamas, les pays arabes réclament aussi l'entrée sans entrave de l'aide humanitaire à Gaza et rejettent "l'utilisation de la faim comme méthode de guerre".

17 pays, dont l'Arabie saoudite, le Qatar et l'Égypte, ont appelé mardi 29 juillet le Hamas à remettre ses armes à l'Autorité palestinienne, lors d'une conférence à l'ONU visant à insuffler un peu de vie à la solution à deux États, israélien et palestinien.

La "déclaration de New York" préparée par la France et l'Arabie saoudite, co-présidentes de la conférence, et soutenue par 15 autres pays (dont Brésil, Canada, Turquie, Jordanie, Qatar, Égypte, Royaume-Uni) ainsi que l'Union européenne et la Ligue arabe appelle à la fin de la guerre à Gaza, pour parvenir "à une résolution juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien sur la base de la mise en œuvre de la solution à deux États".

"Remettre ses armes à l'Autorité palestinienne"

Dans ce contexte, ces pays soulignent que "la gouvernance, le maintien de l'ordre et la sécurité à travers tout le territoire palestinien doit incomber uniquement à l'Autorité palestinienne, avec le soutien approprié". "Le Hamas doit mettre fin à son contrôle de Gaza et remettre ses armes à l'Autorité palestinienne", ajoute-t-elle.

Ces déclarations font écho à des engagements pris en juin par le président palestinien Mahmoud Abbas dans la perspective de cette conférence et la possibilité de convaincre plus de pays de reconnaître l'État palestinien.

Alors que l'Assemblée générale de l'ONU n'a jamais condamné l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre 2023 ayant entraîné les représailles israéliennes à Gaza, le texte "condamne" cette attaque.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a salué lors d'un entretien à France 24 une déclaration "historique et inédite".

"Les pays arabes, les pays de la région du Proche et du Moyen-orient pour la première fois, condamnent le Hamas, condamnent le 7 octobre, appellent au désarmement du Hamas, appellent à son exclusion de toute forme de participation à la gouvernance de la Palestine et expriment de manière claire leur intention d'avoir à l'avenir des relations normalisées avec Israël et de s'insérer aux côtés d'Israël et du futur État de Palestine dans une organisation régionale", a-t-il déclaré.

À la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU où il a annoncé l'adoption de cette déclaration, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane, a lui appelé tous les autres États membres à "soutenir ce document" d'ici début septembre.

"L'utilisation de la faim comme méthode de guerre"

Les 17 pays réclament d'autre part l'entrée sans entrave de l'aide humanitaire à Gaza, petit territoire menacé par la famine, et rejettent "l'utilisation de la faim comme méthode de guerre".

Ils apportent également leur soutien "au déploiement d'une mission internationale de stabilisation temporaire" à Gaza.

Cette mission serait destinée notamment à protéger la population civile, à "soutenir le transfert des responsabilités de sécurité" à l'Autorité palestinienne et à fournir des "garanties de sécurité pour la Palestine et Israël, y compris la surveillance" d'un futur cessez-le-feu.

I.H avec AFP