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Mexique : la condamnation de Florence Cassez pourrait être annulée

Florence Cassez

Florence Cassez - -

La Cour Suprême mexicaine examine ce mercredi le recours en révision déposé par Florence Cassez, emprisonnée au Mexique depuis 7 ans pour complicité d’enlèvement.

Après les très médiatiques audiences de Florence Cassez, 38 ans, devant la justice mexicaine, les juges vont devoir statuer ce mercredi sur un éventuel recours en révision du procès de la Française condamnée à 60 ans de prison pour complicité d'enlèvement.
Un point très positif devrait peser de tout son poids ce mercredi. En effet, il y a deux jours à peine, les erreurs qui ont entaché son dossier ont été reconnues. Le présentateur de la plus grande chaîne de télévision mexicaine a même admis en direct que la diffusion de l'arrestation de Florence Cassez n'avait été qu'un montage de la part des autorités. Les journalistes avaient cru filmer en direct son interpellation et la libération de trois otages dans un ranch, alors que Florence avait été arrêtée la veille.

Un rapport préconise l’annulation des charges

Le rapport du juge chargé du dossier pour la Cour suprême a été rendu public mardi. Bonne nouvelle pour la ressortissante française, il préconise d'annuler l'intégralité des charges contre Florence Cassez et conclu à un acquittement. Deux options s’offrent alors à la Cour suprême. La première : la libération immédiate de Florence Cassez compte tenu des violations des droits de la française et des témoignages qui ne tiennent pas selon le rapporteur du dossier.
Autre option, la Cour suprême pourrait aussi se prononcer en faveur d’un acquittement. Dans ce cas, il faudra qu'un juge de cour d'appel le décide officiellement dans des jours, des semaines, voire des mois. Quoiqu’il arrive, si les cinq juges de la Cour suprême n’arrivent pas à une décision à la majorité, Florence Cassez pourrait encore rester en prison jusqu'à un prochain recours. Mais ce scénario semble peu probable puisque 2 des 5 juges sont d’ores et déjà acquis à la cause de la Française et que le seul juge ayant voté contre la libération de Florence Cassez est parti à la retraite pour être remplacé par un magistrat plus jeune.

« On sent bien qu’il y a la volonté de laisser agir la justice »

Pour Sébastien, le frère de Florence Cassez, l’espoir de voir sa sœur libérée grandit à mesure qu’approche la décision de la Cour suprême. « Il s’en est passé des choses entre les procès dans lesquels on a eu beaucoup d’espoir, explique–t-il sur RMC. On est passé par des moments très difficiles dans lesquels on ne voyait pas le bout. On espère que cette fois sera la bonne. Ce sera peut-être la seule décision qui sera prise sans pression par rapport aux autres fois. Depuis le changement de gouvernement on sent bien qu’il y a la volonté de laisser agir la justice librement. Florence a été au mauvais endroit au mauvais moment et on ne baissera pas les bras : il n’y a rien contre elle. On ne va pas lâcher. J’ai hâte de la revoir et de la serrer dans mes bras ».

« Florence a confiance mais reste prudente »

Me Franck Berton est l'avocat français de Florence Cassez. Actuellement au Mexique avec le père de la jeune fille, il a pu la voir mardi. « Florence est tendue, inquiète, angoissée, rapporte-t-il. Elle va suivre l’audience en direct à la télévision avec son père et le consul de France. Elle a confiance mais il faut rester prudent. Nous avons été plusieurs fois près du but, c’est un dossier sensible. Aujourd’hui la presse mexicaine demande que les droits de l’homme soient respectés et que la Cour suprême acquitte Florence Cassez. Ce n’était pas envisageable il y a deux ans. Je crois que la justice mexicaine a rendez-vous avec l’histoire ».

« Les conditions sont meilleures qu’elles ne l’ont jamais été »

Jean-Luc Romero, président du comité de soutien de Florence Cassez, semble plutôt confiant pour la décision à venir : « Les conditions sont meilleures qu’elles ne l’ont jamais été. Il y a eu un changement à la tête de l’Etat, ces derniers jours, des éléments ont montré que la seule qui disait la vérité, c’était bien Florence. Si ces juges regardent le fonds de ce dossier, ils vont bien voir qu’il faut renvoyer Florence chez elle pour qu’elle puisse vivre cette vie qu’elle aurait dû avoir depuis 7 ans ».

Tugdual de Dieuleveult avec C. Andrieux