Mali: une Suissesse enlevée une deuxième fois

La ressortissante suisse, Béatrice Stockly, le 24 avril 2012 à Ouagadougou, au Burkina Faso - AHMED OUOBA, AFP/Archives
Une ressortissante suisse a été enlevée dans la nuit de jeudi à vendredi à Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, où elle vivait depuis plusieurs années, après y avoir déjà été victime d'un rapt par des jihadistes en 2012.
Il s'agit du premier enlèvement d'Occidental au Mali depuis celui de deux journalistes de la radio RFI, assassinés par leurs ravisseurs le 2 novembre 2013 à Kidal.
"Jeudi (dans la) nuit, Béatrice, une ressortissante suisse a été enlevée chez elle à Tombouctou par des hommes armés", a déclaré à l'Agence France-Presse (AFP) un responsable du gouvernorat de Tombouctou.
"Ils ont tapé, elle a ouvert et ils sont partis avec elle", a précisé une source de sécurité malienne.
"Pour les auteurs, il n'y pas de doute, ce sont les terroristes jihadistes", a affirmé une source militaire malienne, faisant état de recherches et de "deux interpellations à Tombouctou". L'enlèvement n'avait pas été revendiqué vendredi soir.
Un mois après l'assassinat de trois personnes
Le ministère suisse des Affaires étrangères a confirmé "avoir connaissance de l'enlèvement présumé d'une Suissesse au Mali", rappelant déconseiller depuis 2009 de voyager dans ce pays et avoir de nouveau "fortement découragé" ses ressortissants d'y séjourner après le rapt de 2012.
Cet enlèvement survient après l'assassinat à la mi-décembre dans la même ville de trois personnes, dont un journaliste de la radio chrétienne Tahanite (pitié, en langue locale tamasheq) qui émet depuis Tombouctou.
Béatrice Stockly avait déjà été enlevée en avril 2012 à Tombouctou par des jihadistes, puis libérée peu après grâce à une médiation du Burkina Faso. Elle avait été relâchée par le groupe islamiste Ansar Dine, du Touareg malien Iyad Ag Ghaly, contrôlant alors la cité historique, qu'elle avait refusé de quitter.
Une rançon
La libération de cette femme qui revendique sa foi chrétienne, très impliquée dans les actions sociales, était intervenue au bout d'une dizaine de jours contre le paiement d'une rançon, avaient affirmé plusieurs sources de sécurité.
Un médiateur burkinabè et un responsable du groupe Ansar Dine avaient démenti tout versement de rançon.
Selon un porte-parole du groupe jihadiste à Tombouctou à l'époque, "la seule condition que nous avons posée est qu'elle ne revienne plus chez nous". "Elle profite de la pauvreté et de l'ignorance de nos enfants", avait-il accusé