"Lorsque je me suis réveillée, j'étais bloquée": ensevelie avec sa fille à Gênes, une rescapée raconte

Trois jours après le drame de Gênes, une survivante ensevelie par les gravats du pont raconte son sauvetage par les secouristes. Sa fille se trouvait à ses côtés, sous les décombres elle aussi.
Marina Gualiata était sous le pont autoroutier de Gênes, mardi, au moment où il s’est effondré. Elle et sa fille venaient de faire des courses et avaient décidé de s'abriter sous le viaduc, quand l'orage a éclaté. Rescapée, elle raconte le moment où elle a "levé les yeux au ciel" et a vu "le pont s'effondrer" à BFMTV:
"En voyant le pont tomber sur nous j’ai perdu connaissance. Lorsque je me suis réveillée, j’étais bloquée sous les gravats", détaille-t-elle sur son lit d’hôpital, où elle reprend des forces. "Je tenais la main de ma fille mais je ne pouvais pas la voir parce qu’elle était complètement ensevelie. Moi, en revanche, j’étais bloquée jusqu’aux épaules."
"Elle me caressait la main"
"J’avais la tête a l’air libre, alors j’ai commencé à appeler à l’aide, à crier qu’il fallait venir sauver ma fille", poursuit-elle. Le visage couvert d’ecchymoses, elle se remémore avoir perdu connaissance à plusieurs reprises: "Lorsque je me réveillais je commençais à hurler pour appeler les secours." Des larmes dans la voix, elle relate:
"Ma fille ne pouvait pas me parler, mais pour me faire comprendre qu’elle était toujours en vie elle me caressait la main."
Lorsque les pompiers arrivent, ils tentent de la sortir des décombres en premier, puisqu’elle est la première qu’ils ont vue. Elle leur demande de sauver sa fille: "Ils ont commencé à la dégager. Elle avait le visage tourné vers le sol et j’ai vu les secouristes lui sortir des gravats de la bouche pour lui permettre de respirer."
"Nous étions tellement contente de nous revoir"
Marina Gualita est alors transportée dans une ambulance, tandis que les secours finissent de dégager sa fille. "Quand j’ai revu ma fille j’ai voulu l’enlacer, mais je ne pouvais pas parce qu’on m’avait mis des attelles. Mais nous étions tellement contentes de nous revoir, c’était une chose très belle."
Cette dernière "souffre aujourd’hui d’une fracture du bassin, elle a un poumon perforé, un bras cassé, mais elle est "hors de danger désormais", assure Marina. Elle conclut:
"Ma fille m'a dit: 'Maman, je te remercie. C’est toi qui m’as sauvé la vie. Si tu n’avais pas été là, si tu n’avais pas appelé les secours en criant, personne ne m’aurait retrouvée'."
38 personnes, dont quatre Français, ont trouvé la mort dans l’effondrement du pont. Les secours continuent les recherches, dans l’espoir de trouver d’éventuels survivants parmi les décombres.
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